Enfin, la justice américaine va s’intéresser au poison de Monsanto, le fameux Roundup. Alors qu’il existe des centaines de victimes de ce poison que les agriculteurs utilisent au quotidien, il continue d’être commercialisé avec un mépris extraordinaire de la santé publique. Le seul moyen de faire cesser ce massacre reste les plaintes en cassation qui, il est vrai, parviennent aux États-Unis à faire condamner les multinationales à des amendes très importantes, mais sans jamais malheureusement prononcer des peines de prison contre les responsables.
Après deux semaines et demi d’audiences, un juge fédéral californien a estimé que suffisamment d’éléments étaient réunis pour juger une plainte contre Monsanto devant un jury.
Le Roundup, un herbicide à base de glyphosate, fabriqué par le géant américain est accusé de provoquer des cancers. Cette décision pourrait ouvrir la voie à des centaines de procès à travers le pays.
Après la plainte d’un citoyen américain, Dewayne Johnson, contre Monsanto devant un tribunal de San Francisco, le juge fédéral a estimé mardi 10 juillet qu’il existait suffisamment d’éléments pour qu’un jury puisse entendre l’affaire. Cette décision ouvre la voie à des centaines de procès à travers le pays contre le géant américain.
Selon ce jardinier de 46 ans, atteint d’un cancer en phase terminale, son état de santé est dû au Roundup, herbicide phare de la firme américaine à base de glyphosate, qu’il a vaporisé pendant des années dans des quantités importantes. Comme lui, plus de 400 familles ont porté plainte contre la firme américaine et vont désormais pouvoir être entendues par la justice.
Monsanto continue de nier
La société, qui vient d’être rachetée par l’allemand Bayer, a rejeté ces accusations et a déclaré dans un communiqué qu’elle continuerait à défendre sa cause avec des éléments solides prouvant qu’il « n’y a absolument aucune connexion entre le glyphosate et le cancer ». Monsanto rappelle ainsi que « plus de 800 études et analyses ont conclu que les herbicides à base de glyphosate ne provoquaient pas le cancer ».
Le sujet est controversé parmi la communauté scientifique. L’agence américaine de protection de l’environnement a conclu en septembre dernier, après des dizaines d’années d’études, que le glyphosate n’était probablement pas cancérigène pour les humains. C’est le cas également des agences européennes, l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques). En revanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le glyphosate parmi les produits « probablement cancérigènes pour les humains ».
Concepcion Alvarez – Novethic