Cette action des agriculteurs, dirigée contre tous les partis politiques sans distinction d’étiquettes, traduit une prise de conscience assez élevée de l’état des lieux. En effet, les syndicalistes considèrent l’ensemble des partis comme étant responsables du marasme actuel. Aussi, ils les invitent tous à reconsidérer leur position et à prendre en compte leurs revendications, notamment celles concernant les prix appliqués aux producteurs, estimant que ces derniers sont tellement bas qu’ils ne manqueront pas, s’ils étaient maintenus, d’entraîner des conséquences graves pour cette filière d’activité.
Des groupes d’agriculteurs se sont donné rendez-vous jeudi soir à Toulouse pour « la nuit des élus » afin de bloquer et d’emmurer l’accès aux permanences de trois partis politiques, ont-ils annoncé.
Devant la permanence du parti Les Républicains à Toulouse, un groupe d’une quinzaine des Jeunes Agriculteurs (JA) posait des parpaings en les cimentant devant la porte d’accès du bâtiment situé en plein centre de Toulouse, a constaté un photographe de l’AFP.
« Nous faisons cela pour montrer au PS, à l’UMP (Les Républicains) et aux Verts que nous ne faisons pas de différence entre les trois, a déclaré la présidente des JA 31 Marie-Blandine Doazan. Quand vous sortirez, ce sera pour nous aider », a-t-elle lancé à leur adresse, en se référant précisément au prochain débat prévu le 3 septembre à l’Assemblée nationale sur l’agriculture et au Conseil européen spécial agriculture du 7 septembre.
Le groupe s’est ensuite dirigé vers la permanence du Parti socialiste sans être dérangé par les forces de l’ordre. Ils ont commencé à souder le portail d’accès.
« C’est la première fois qu’on a plus de journalistes que de forces de l’ordre autour de nous », a lancé Mme Doazan.
D’autres groupes d’agriculteurs de la Coordination rurale 31 et de la FDSEA 31 étaient aussi engagés dans ce mouvement. Un groupe se trouvait à la sous-préfecture de Haute-Garonne, Muret, mais il n’était pas joignable.
Dans un communiqué, les trois syndicats avaient rappelé jeudi matin qu’ils étaient mobilisés au quotidien depuis plusieurs semaines pour dénoncer les prix excessivement bas de leur production et ses conséquences pour les exploitants. Ils avaient annoncé une action pour « cette nuit des élus » sans la préciser.