Que cette déjection de Donald Trump puisse tenir de tels propos insultants et outrageants à l’égard de pays du Tiers-Monde est une chose compréhensible, car cela correspond à l’immonde personnage qu’il est. Par contre, il est très difficilement compréhensible et acceptable de constater le silence de pays comme l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie. D’autres pays africains ont déjà convoqué l’ambassadeur yankee afin de demander des explications, chose qui tarde à venir concernant ces trois pays du Maghreb.
Cela fait une bonne décennie que l’Occident méprise ses concitoyens musulmans en instaurant des lois absurdes qui les ciblent spécifiquement et tout cela avec le silence complice des pays d’origine. Tout ceci n’est que dans la continuité de la complicité et de la servilité des gouvernants. C’est à se demander si ce n’est pas l’ambassadeur américain qui convoque les dirigeants pour leur donner sa feuille de route et leur indiquer la marche à suivre.
Après les révélations du Washington Post sur les propos de Trump traitant des nations africaines, Haïti et le Salvador de « trous de merde », le président américain tente le rétropédalage. Il reconnait avoir eu des mots durs mais pas ceux qualifiés par l’ONU de « choquants, honteux et racistes ». Les commentaires se sont déchaînés sur Twitter, mais les pays concernés se sont montrés frileux.
Donald Trump va-t-il réussir à dissiper les effluves de sa dernière boule puante, révélée le 12 janvier 2018 par le Washington Post ?
Recevant la veille dans le Bureau ovale de la Maison Blanche des sénateurs qui évoquaient des mesures pour limiter l’immigration mais aussi pour éviter l’expulsion de milliers de jeunes, le président se serait laissé aller à des propos injurieux.
Des propos de Trump qui montrent « le pire côté de l’humanité », selon l’ONU
«Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays-trous de merde (shithole) viennent ici ?», aurait-il assené lors de ces conversations, selon le quotidien américain, qui cite plusieurs sources anonymes de l’entourage présidentiel.
Pour ces sources, le président faisait référence à des nations africaines ainsi qu’à Haïti et au Salvador, préférant que son pays accueille des ressortissants de la Norvège dont il venait de rencontrer la première ministre.
Passé l’effet sidérant de telles déclarations, l’ONU a été la première à réagir. «Si c’est confirmé, il s’agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n’y pas d’autre mot que racistes», a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
« Ce n’est pas seulement une question de vulgarité », a poursuivi Rupert Colville, estimant que ces propos montraient « le pire côté de l’humanité, en validant et encourageant le racisme et la xénophobie ».
Prudence et frilosité de l’Afrique officielle
Avec la prudence et la frilosité qui la caractérisent, l’Union Africaine (UA) réagissait quelques heures plus tard en condamnant les remarques « blessantes » et « dérangeantes » du président américain.
« Ce n’est, selon moi, pas seulement blessant pour les gens d’origine africaine aux Etats-Unis, mais aussi pour les citoyens africains », a déclaré à l’AFP Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki. « C’est d’autant plus blessant compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africains qui sont arrivés aux Etats-Unis comme esclaves », a-t-il ajouté.
En revanche, des individus et des personnalités du Continent ont laissé éclater leur colère et leur amertume par une avalanche de messages allant de l’insulte au rappel de l’histoire sur les réseaux sociaux.
« Je suis le fils d’un continent étincelant qui s’appelle l’Afrique, et j’en suis fier. Mon héritage est profondément ancré dans les racines kenyanes. L’Afrique n’est pas un endroit de merde », a tweeté l’ancien champion du monde d’athlétisme Bernard Lagat, naturalisé américain en 2004.
De son côté, la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, a affirmé sur son compte Tweeter que les remarques de Donald Trump avaient porté « un coup cinglant » aux relations diplomatiques entre Washington et les pays africains. Le Botswana est en tout cas le seul à avoir convoqué l’ambassadeur américain à la suite des propos outranciers de Trump.
«Ne pas confondre les dirigeants de merde que nous élisons, avec notre beau continent»
L’activiste kenyan, Boniface Mwangi, qui affiche près de 100 000 abonnés, a appelé, lui, sur Tweeter à « ne pas confondre les dirigeants de merde que nous les Africains élisons, avec notre beau continent ».
Joignant une carte des ressources du sous-sol, il ajoute : « notre continent est le plus béni de tous, mais il a été violé par des impérialistes en collaboration avec nos dirigeants merdiques pendant des générations ».