C’est l’entreprise d’escroquerie de haut niveau qui a coûté un tiers de milliard d’euros avec pour coupables des ingénieurs et autres génies de la patrie !!! Là où on comprend que c’est une entreprise de sabotage et une escroquerie c’est que beaucoup de gens se sont engraissés dans ce carnage sans nom et pourtant pas un seul coupable, pas de plainte, pas de demande de remboursement : Walou ! C’est le peuple qui paie ! Imaginez une seconde que cela arrive dans le privé, une procédure judiciaire serait immédiatement mise en place pour punir les coupables et réclamer justice (56 millions pour les consultants de CapGemini et 16 millions de frais pour arrêter le projet !!!) ! Dans ce cas précis, non ! Juste un misérable rapport pour expliquer la débâcle et on passe à autre chose…
La Cour des comptes revient sur le désastre que représente la tentative de création d’un système de paie unique pour 2,8 millions fonctionnaires dans son bilan annuel publié le 11 février.
Bilan : 346 millions d’euros ont été dépensés en pure perte. L’état récupère des logiciels qui ne valent rien. Le logiciel de paie tout seul qui a coûté 144 millions d’euros est valorisé 1 € symbolique dans les comptes de la nation.
Quelques rares éléments positifs semblent surnager. Les référentiels interministériels de gestion des ressources humaines, de gestion administrative et de paie ont été revus et améliorés. Ils sont susceptibles d’être partagés voire mis à profit dans la conduite de futurs projets.
11 ans d’aveuglement
Dans plusieurs ministères, des pratiques irrégulières de paie ont pu être résorbées. Des organisations plus efficientes ont été mises en place dans les ministères. Mais était-il bien utile de passer par ce désastre qui s’est étalé entre 2006 et 2013, après une phase de mûrissement de 2002 à 2005 ?
Les ministères pilotes dans ce projet étaient l’agriculture, l’éducation nationale, l’environnement et l’intérieur.
La Cour des comptes liste les raisons de l’échec de ce projet. Elles sont excessivement nombreuses. On trouve ainsi :
- Absence d’une autorité centrale unique,
- Absence de gouvernance et de pilotage du projet,
- Manque de compétence du responsable du projet qui n’avait jamais travaillé sur des projets informatiques d’une taille similaire,
- Des réunions avec 50 participants qui se concluent avec une unanimité de façade,
- Absence de responsables de niveau suffisamment élevé dans la hiérarchie délégués par les ministères,
- Manque d’informaticiens aguerris : la délocalisation à Caen de l’équipe en charge du management afin de compenser la dissolution d’un régiment de l’armée de terre n’a pas contribué à faciliter le recrutement,
- Absence d’analyse des dépenses,
- Absence d’audit externe,
- Ignorance des différences de culture des différents gestionnaires de ressources humaines concernés,
- Rivalités entre services de l’administration,
- Intervention des syndicats,
- Paris techniques risqués,
- Prévisions irréalistes qu’il s’agisse des délais, des coûts ou des difficultés techniques,
- Manque d’implication et résistance des ministères qui se sont sentis en mode subordination alors que l’on attendait qu’ils soient actifs,
- Poussière cachée sous le tapis, les ministères ayant évité de communiquer sur leurs difficultés,
- Désintéressement des ministres concernés ainsi que du Premier ministre,
- Mode de réalisation du projet dont on sait qu’il ne fonctionne pas : le premier livrable était prévu 2 ans et demi après le lancement des développements logiciels,
- Concentration sur les détails plutôt que sur la vision globale,
- Annonce de bénéfices liés au projet qui pouvaient être atteints par d’autres voies,
- Complexité abyssale et évolution permanente des règles de calcul des paie,
- Dix référentiels informatiques à maintenir synchronisés en continu,
- Etc.
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