Général major Chérif Abderrezak
De tels comportements, inimaginables il y a encore deux décennies, témoignent de la déliquescence totale de l’État. Ils sont aussi le reflet de l’amoralité qui règne dans les sphères du pouvoir où l’on voit la pseudo élite donner le bel exemple à ses rejetons, au mépris souverain de la populace. Quand on songe, en plus, aux fuites massives des sujets qui ont conduit, cette année, à l’annulation pure et simple de la session et à l’arrestation de dizaines de personnes impliquées dans ce scandale national, on se dit qu’il y a décidément beaucoup à faire en Algérie, avant de redresser la barre. Nous aimerions tant connaître les explications de Madame Noria Benghebrit, la ministre de l’éducation nationale et autant que possible celles du général-major Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale.
C’est un cas inédit ! En Algérie, les enfants des généraux et hauts responsables de l’Etat ne sont pas traités comme les autres enfants lors des épreuves du baccalauréat. Preuve en est, à Ouargla, au sud du pays, le fils du général-major Abderrazak Cherif, chef de la 4e Région militaire, a passé ses examens en tant que candidat libre dans une salle qui lui a été personnellement dédiée !
Oui, le fils de ce général-major au niveau a passé ses examens au niveau du lycée Abdelmadjid Boumada situé à Ouargla. Il a partagé une classe avec la fille d’un directeur d’une Académie à Alger. Selon des sources locales, le personnel du centre d’examen a été instruit par l’Office national des examens et concours (ONEC), un organisme affilié au ministère de l’éducation nationale, d’accorder un traitement privilégié aux deux enfants de ces hauts responsables notamment le fils du général-major qui s’est présenté aux épreuves du BAC 2016 en tant que candidat libre.
Cette “hiérarchisation” des candidats selon l’origine sociale et la fonction de leurs parents a choqué de nombreux habitants à Ouargla. Mais les responsables du centre d’examen ont clamé leur impuissance face à l’arbitraire de cette mesure incompréhensible, nous apprend à ce sujet le blogueur et correspondant local El-Madani Madani qui a pris le soin de nous faire parvenir ces photos pour prouver et étayer les informations avancées à propos de cette affaire qu’il vient de dénoncer publiquement sur les réseaux sociaux. Au nom de quelle logique le fils d’un général-major ne doit pas se frotter aux autres enfants de la population pour passer ses épreuves du Baccalauréat ? Et dire que nous sommes en 2016…
Abdou Semmar