Le retrait nord-américain de Syrie
Il est remarquable que dans son dernier discours à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, fille de la Société des Nations dont le Parisien, de famille immigrée d’Allemagne, Léon Bourgeois – sectaire notable de la IIIe république, et tyran laïque du département du Tarn dont il fut le préfet – fut le premier président, le Président Trump ait formulé des critiques envers le nouvel ordre mondial annoncé en 1991 par Bush et l’équipe de loups trotskistes transformés en nouveaux conservateurs, sous la houlette du berger Wolfowitz, pour mieux duper l’opinion américaine. Toutes les entreprises militaires U.S. en Asie occidentale, de l’ancien royaume d’Afghanistan jusqu’en Irak et en Syrie où Daech est armé par une coalition greffée sur l’OTAN, Turquie comprise, ont contribué à défaire des nations pour régir sur leurs débris un chaos de peuples brisés qui permette à quelque ordre messianique imminent de régner ainsi sur des morts vivants, des zombis mûris pour un esclavage durable.
Or Trump a été élu, à parler sociologie, par une fraction américaine, notamment agraire autant qu’industrielle, mécontente des effets de cette politique messianique qui était honnie sous le vocable de
l’establishment. En France soumise, par sa légèreté, à ses illusions révolutionnaires et mécréantes qui sont des soubresauts hystériques depuis au moins trois siècles, cet establishment U.S. a été soutenu, en premier, par le parti socialiste qui, par la voix du tribun, par ailleurs colonialiste et algérianicide, Mitterand, déposa en 1966 une motion de censure contre la politique conservatrice de Couve de Murville et De Gaulle qui voulait se dégager des contraintes du commandement intégré de l’OTAN. La volonté hollandiste et macroniste néo socialiste, d’intervention militaire en Syrie, pour y renverser un gouvernement aussi légitime que légal, relevait de cette adhésion à l’establishment des Obama et Clinton.
Mais l’on ne saurait cependant minimiser le fait que, dans ce pays poussé deux fois à la guerre mondiale par les Démocrates, de Wilson à Roosevelt, une allergie à ce Nouvel Ordre Mondial existe, enraciné dans la population, souvent de lignée paysanne et artisanale
Aujourd’hui, Trump, qui pourrait ne pas terminer son mandat, comme un nouveau César assassiné par quelque Brutus démocrate, décide de respecter son engagement électoral de retrait des forces de Syrie. Est-ce conforme au plan du Nouvel Ordre Mondial ? Retournons à ses propos devant l’Assemblée de cette institution maçonnique, à reprendre, en effet, une qualification, en une suite d’articles de 1946 -47 (dans le journal madrilène phalangiste Arriba, “debout”) de cette institution par le très-catholique général Franco et reproduits dans son livre signé du nom de plume de Jekkim Boor, intitulé “Maçonnerie” : Chacun d’entre nous ici aujourd’hui“” clame le Président Trump, “est le représentant d’une culture distincte, d’une histoire riche et d’un peuple lié par une mémoire, une tradition et des valeurs… Les États-Unis ne vous diront pas comment vivre ou prier. Nous vous demandons seulement de respecter notre souveraineté en échange”.
Des voix hostiles se font entendre chez les héritiers et cofondateurs de l’ancien mandat militaire de Palestine pour dénoncer cette attitude trumpienne de retrait qui laisserait, à entendre leurs gémissements, le champ libre à la Syrie et à l’Iran et menacerait qui l’on devine, cet état et mouvement pseudo nationaliste qu’un projet de loi U.S. interdirait bientôt, démocratiquement, c’est le cas de le dire, de critiquer !
L’on peut disserter sur les atermoiements de ce Président contesté par le perpétuel establishment d’outre-Atlantique, et que vient d’abandonner le général James Mattis, secrétaire d’État à la Défense. Mais l’on ne saurait cependant minimiser le fait que, dans ce pays poussé deux fois à la guerre mondiale par les Démocrates, de Wilson à Roosevelt, une allergie à ce Nouvel Ordre Mondial existe, enraciné dans la population, souvent de lignée paysanne et artisanale, ouvrière germano-italienne, et bien plus profond que dans nos milieux jacobins, socialistes et apparentés et dans les élites post communistes ayant momentanément pris le contrôle des destinées politiques de la grande sœur allemande des pays européens ou apparentés.
Pierre Dortiguier