Ce torchon gauchiste, qui a été secouru et sauvé une fois par Pierre Bergé himself (sic), ose, sans rougir, s’attaquer à notre travail ! Qu’il essaie avant tout de résorber ses 99.000 euros de déficit plutôt que de palabrer sur des sujets qu’il ignore, car hormis ses 1500 abonnés, on ne comprend pas trop à quoi peut servir ce chiffon sans queue ni tête. Quant à mon travail, que ces messieurs commencent déjà par lire consciencieusement mon livre La faillite du monde moderne et qu’ils me portent la contradiction sur les faits précis relatés tout au long des 360 pages publiées avec leurs 520 notes de bas de page. Pour le reste, ce n’est que propagande stérile.
Attentats : les conspirationnistes sont déjà à l’œuvre
Les récents attentats à Paris ont recommencé à alimenter la machine complotiste. Passage en revue des théories fumeuses qui fleurissent, notamment sur le Web.
Heureux les conspirationnistes ! Dans leur monde, pas de place pour la barbarie, les odieux hasards ou l’erreur humaine… Tout est contrôle, manigances et intentionnalité. Comme les attentats du 11-Septembre ou la tuerie perpétrée par Mohamed Merah en 2012, les attentats à Charlie Hebdo et à l’Hyper Casher de la porte de Vincennes ont réveillé le marigot complotiste. Lequel, depuis dix jours, analyse la couleur des rétroviseurs chromés de la Citroën C3 des frères Kouachi, pérore sur la carte d’identité laissée dans la voiture les terroristes, glose sur l’arrivée (trop ?) précoce de François Hollande sur les lieux du drame, ou s’interroge sur la fuite « un peu facile » des djihadistes en Picardie… Avec, à chaque fois, les élucubrations les plus farfelues : les ravisseurs auraient par exemple repeint leurs rétroviseurs entre le boulevard Richard Lenoir et la rue de Meaux ! Vendredi, même Jean-Marie Le Pen s’y est mis, déclarant que « la fusillade chez Charlie Hebdo porte la signature d’une opération de services secrets, mais nous n’en avons pas la preuve ». « Pour l’instant, on ne trouve pas encore de textes très construits, observe l’historien Emmanuel Kreis, spécialiste du conspirationnisme. Les complotistes pointent surtout les prétendues “incohérences” de l’affaire, mais trouvent pour l’instant moins de choses à se mettre sous la dent que lors de l’affaire Merah, où il y avait des éléments objectivement troubles ».
Un petit tour sur la Toile et les réseaux sociaux (mais pas uniquement : lire ici) suffit néanmoins à alimenter les fantasmes. Sur Facebook, le groupe « Israël, Etat criminel » a par exemple diffusée une vidéo « likée » 16 000 fois et vue près de 900 000 fois. On y entend une voix robotique dénoncer « un complot de l’Etat français », et poser (mais sans jamais y répondre) ces questions censées interpeller le chaland : pourquoi attaquer dix ans après l’affaire des caricatures ? Comment les « soi-disant terroristes » (sic) savaient-ils que la conférence de rédaction avait lieu le mercredi matin ? Pourquoi, ensuite, les médias, ont été au courant si rapidement ? Pourquoi aucune trace de sang n’apparaît après le meurtre du policier tué à terre ? « Etrangement, ça rappelle l’histoire du passeport de l’un des terroristes retrouvé dans les rues de Manhattan lors des attentats du 11-Septembre », conclut la voix, sans aller au-delà de l’insinuation.
Washington, le « grand Israël », les franc-maçons
Les complotistes « professionnels » avaient, eux, déjà toutes les réponses, à peine les attentats perpétrés. Thierry Meyssan, l’un des principaux diffuseurs des théories complotistes sur le 11-Septembre, auteur de L’Effroyable imposture, livrait son « analyse » quelques heures seulement après la tuerie à Charlie Hebdo. « L’interprétation jihadiste est impossible, écrit-il, mercredi 7 janvier :
Des membres ou des sympathisants des Frères musulmans, d’al-Qaïda ou de Daesh ne se seraient pas contentés de tuer des dessinateurs athées, ils auraient d’abord détruit les archives du journal sous leurs yeux. »
Celui qui a vu en Mehdi Nemmouche « un agent chargé d’exécuter à Bruxelles deux agents du Mossad » conclut :
« Plutôt que de considérer cet attentat extrêmement meurtrier comme une vengeance islamiste contre le journal qui publia les caricatures de Mahomet et multiplia les “unes” anti-musulmanes, il serait plus logique d’envisager qu’il soit le premier épisode d’un processus visant à créer une situation de guerre civile. »
Derrière les attentats de Charlie, se cacheraient donc les néoconservateurs de Washington.
Quelques jours plus tard, le 12 janvier, toujours sur le site du Réseau Voltaire, le même Meyssan récidive, avec une version quelque peu différente de la première : le gouvernement aurait conduit « une vaste manipulation pour se mettre en scène en tête d’une grande manifestation populaire et cherche aujourd’hui comment justifier une nouvelle opération militaire en Libye ». Une nouvelle intervention qui aurait pour but de parachever « le projet états-unien de remodelage du “Moyen-Orient élargi”, […] débuté par Daesh en Irak et en Syrie ».
Mal en point depuis les récentes prises de becs entre Dieudonné et Alain Soral, le site antisémite Egalité & Réconciliation a pour l’instant commenté a minima l’affaire Charlie et ses suites Porte de Vincennes, se contentant de ressortir une vidéo où l’on voit l’essayiste d’extrême-droite estimer que « le grand Israël » aurait intérêt au « chaos généralisé ».
Ancien proche d’Alain Soral, Salim Laïbi, un dentiste animant lelibrepenseur.org, un autre blog conspirationniste, est beaucoup plus précis. Il estime que le FBI aurait poussé les islamistes à commettre les attentats : « Cela fait des décennies que les services secrets occidentaux réalisent ce genre d’opérations criminelles. Des livres entiers en parlent ; malheureusement peu les lisent et pourtant tout le monde donne son avis d’ignorant… », écrit le bloggeur – que l’on pensait pourtant davantage spécialiste de la molaire que des relations internationales -, évoquant un « complot politique maçonnique ».
Un proche de Beppe Grillo
A l’étranger aussi, les spéculations sont allées bon train sur les attentats en France. Particulièrement en Italie, où, depuis la tragédie de l’Ustica ou l’affaire de la loge P2, le complotisme a le vent en poupe.
Dimanche dernier, le journaliste Giuletto Chiesa a exposé son laïus à la télé italienne – les images ont ensuite circulé sur le Net. « Vous partez du principe que les événements de Paris se sont déroulés comme on nous l’a dit. Ce n’est pas le cas. […] Nous n’avons aucun récit crédible et fiable », affirme-t-il sous les applaudissements du public présent au talk-show. Puis Giuletto Chiesa, qui n’en est pas à son premier ballon d’essai complotiste, se lance dans une explication où il affirme que la CIA est derrière les attentats :
« Comment peut-on construire une armée de plus de 50 000 hommes en moins d’un an, celle du fameux Etat Islamique ? Comment faire cela sans avoir à disposition des milliards de dollars ? Et qui a fourni cet argent ? L’Arabie Saoudite. […] Les services secrets de l’Arabie Saoudite, ceux de la Turquie, ceux du Qatar, sont des filiales de la CIA. […] Comment la France peut-elle se défendre si ses services secrets dépendent de ceux des Etats-Unis ? Voilà ce qui s’est produit en France ».
On aurait aimé connaître ses sources…
- Source :
http://www.politis.fr/
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