Si on devait résumer le complot politique en une seule vidéo, ce serait celle-la. Elle montre, en effet, qu’en à peine 4 courtes années, les ténors du PS qui fustigeaient la proposition de déchéance de nationalité initiée par Sarközy, sont aujourd’hui les défenseurs acharnés de cette non-mesure, dénuée de la moindre efficacité sur le terrain et de tout intérêt. C’est vrai qu’un kamikaze, ayant déjà brûlé son passeport, risque fort d’être effrayé par ce genre de menace administrative ; encore, faut-il savoir qu’une telle disposition est déjà prévue et même appliquée ; ce qui rend cet amendement constitutionnel totalement désuet, voire ridicule. La question qui se pose est la suivante : comment osent-ils montrer leurs visages, après de tels retournements et de tels renoncements ? Une seule réponse convient et peut expliquer ce cirque comique : un grand mépris du peuple et un ordre venu de plus haut qui ordonne le changement de direction. Tout le monde aura compris que l’ordre ne pouvait venir que des loges…
Le Huffington Post a compilé les déclarations des membres de l’exécutif à l’époque où ils s’opposaient au principe de déchéance de la nationalité alors défendu par Nicolas Sarkozy.
Deux époques, deux discours. Alors que l’exécutif souhaite introduire dans la Constitution la possibilité de déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France, le Huffington Post rappelle le temps où Manuel Valls et François Hollande s’opposaient à cette mesure proposée par Nicolas Sarkozy.
A l’époque, l’ancien président voulait étendre la déchéance de la nationalité « à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute personne dépositaire de l’autorité publique. »
Une mesure « dangereuse » pour Hollande, « nauséabonde » pour Valls
En 2010, deux ans avant son accession à la tête de l’État, François Hollande fustigeait en effet ce principe de déchéance. « C’est attentatoire à la tradition républicaine et en aucune façon protecteur pour les citoyens », condamnait-il dans les pages du Figaro.
Aujourd’hui, plusieurs voix à gauche ont rappelé le manque de cohérence idéologique de l’exécutif. « C’est une proposition de l’extrême droite, fustige Benoît Hamon. Une proposition qualifiée dans un passé récent de ‘dangereuse’ par François Hollande et de ‘nauséabonde’ par Manuel Valls ».