Il faut vraiment être doté d’une chutzpah phénoménale pour venir déblatérer autant de bêtises, alors même que le papa de la Marion était un traître, un agent à la solde de la CIA et du Mossad et c’est lui qui le dit dans son livre. Cela ne vient pas de rumeurs de gauchos anarchistes. C’est à un véritable cours magistral d’histoire que s’est livré P.E Blanrue. Mieux, il s’agit plus exactement d’une sévère punition infligée à cette gamine par un Blanrue en pleine forme. En résumé, une belle quenelle.
De souche ?
Marion Maréchal-Le Pen-Auque se dit fière d’être une « Française de souche » : « Oui je suis une Française de souche, tout simplement parce que je n’ai pas d’origine immigrée (pardon !), je suis donc d’origine française, tout simplement ». Pourquoi pas ? Grand bien lui fasse. Moi, de sang franco-germano-italien, je ne le suis pas, mais mon géniteur n’était pas non plus un agent du Mossad. La plupart des reines de France n’étaient pas davantage des « de souche » : Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI était autrichienne ; Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, polonaise ; Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, austro-espagnole ; Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII idem ; Marie de Médicis, épouse de Henri IV, florentine ; Catherine de Médicis, épouse de Henri II, italienne également. Je ne vais pas m’amuser à remonter jusqu’à Louis IX, dit saint Louis, dont une tradition, certes incertaine, fait remonter la mère Blanche de Castille – fille d’Alphonse VIII de Castille et d’Aliénor d’Angleterre – au « Prophète Mahomet », comme on disait alors. Bref, du coup, les rois de France n’étaient pas des Français de souche. Ça ne les empêche pas d’avoir bâti la France, avec ou sans la dynastie Le Pen.
J’en profite pour signaler que contrairement à ce qu’on croit trop souvent le droit du sang, en France, n’existe en tant que tel que depuis Napoléon Ier ; auparavant, et depuis le XIVe siècle, prévalait sur le territoire français le droit du sol : Louis X avait institué la règle selon laquelle « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche » (esclave au sens de serf) : les enfants nés en France, y compris de parents étrangers, étaient des sujets du roi et des Français dès leur naissance. Un peu d’histoire ne nuit pas. Et la connaissance de la tradition de son pays encore moins.
Ultime précision : je ne prétends pas que le concept de « Français de souche » soit faux (il existe de vieilles familles françaises qu’on peut en effet proclamer « de souche », vu leur absence de mélange depuis des siècles) mais il est inopérant dans la France telle qu’elle est aujourd’hui. Ce concept bancal se calque, sans le dire, sur une mentalité inadaptée à la France contemporaine, comme à sa plus authentique tradition. Il est adapté à la société israélienne, et c’est pourquoi des Zemmour et autres Finkielkraut s’en emparent avec délice. Qu’un peuple ait à être homogène, sans doute, mais s’il n’est pas encadré, surmonté, vivifié par des principes supérieurs à sa substance, il ne « fonctionne » pas. La France a commencé à entrer en décadence avant l’arrivée des immigrés africains. La philosophie « desouchiste » est démagogique car démocratique. Elle rassemble des gens qui déplorent qu’on détruise des églises ou qui pleurent sur l’islam conquérant et qui ne se rendent jamais à la Messe. L’idée, c’est-à-dire le principe, manque à ces mouvements soi-disant identitaires, qui n’ont rien d’autre à proposer que « foutons-les dehors tout ira mieux après ».
Paul-Éric Blanrue
- Source :
http://blanrue.blogspot.fr/
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