Voici comment sont traités les soldats de la mafia UMP, virés et jetés tels des mouchoirs usagés dès que la police ou la justice mettent la main sur une magouille. En réalité, ce parti politique est une immense association de malfaiteurs avec 2 ou 3 chefs et le reste ne sont que des fusibles prêts à sauter au moindre problème. Vive l’esprit de famille politique umpiste…
L’ex-directrice des affaires financières de l’UMP conteste son licenciement. Le conseil des prud’hommes de Paris a refusé de juger l’affaire sur le fond.
« J’ai été licenciée sur la base d’articles de presse mensongers. » Jeudi après-midi, Fabienne Liadze, ex-directrice des ressources de l’UMP et mise en examen dans le volet pénal de l’affaire Bygmalion, contestait devant les prud’hommes de Paris son licenciement pour faute grave en juillet 2014. L’ancienne cadre réclamait ainsi plus de 260 000 euros d’indemnités au parti qui l’employait pour la dédommager des conditions vexatoires avec lesquelles elle avait été mise à la porte. Elle n’a pas obtenu gain de cause. À la demande de l’avocat des Républicains, Me Pariente, et après un bref délibéré, la justice prud’homale a finalement prononcé un sursis à statuer jusqu’à la fin de l’instruction pénale. L’avocate de Fabienne Liadze, Solange Doumic, a immédiatement annoncé faire appel.
Jeudi après-midi, tout avait pourtant si bien commencé. Les oreilles de quelques dirigeants des Républicains avaient déjà commencé à bourdonner sous les insinuations de Me Doumic : « Les mensonges, dans cette procédure, ça commence à bien faire, surtout les mensonges de la prétendue partie civile… » Encore un peu, et on imaginait déjà Fabienne Liadze dire ses vérités sur une affaire politico-financière qui fait les choux gras de la presse depuis bientôt deux ans. Autant avouer que, dans la salle d’audience, les journalistes en salivaient d’avance.
« Il n’y a qu’une seule question à se poser ? a réagi Me Doumic, après la décision du conseil des prud’hommes : Fabienne Liadze, en apposant sa signature sur les documents, a-t-elle commis une faute ? Lui appartenait-il de vérifier la réalité des prestations correspondant aux factures ? La réponse est non. » « Oui, a quant à lui rétorqué l’avocat des Républicains. Mme Liadze devait vérifier les conditions dans lesquelles des prestataires étaient rémunérés par l’UMP. » Mise en examen pour avoir paraphé, aux côtés d’autres cadres de l’UMP, dont Éric Cesari, Pierre Chassat et Jérôme Lavrilleux, les fausses factures de Bygmalion, la justice pénale s’interroge encore aujourd’hui sur le rôle exact joué par Fabienne Liadze dans le mécanisme de fraude.
« J’ai simplement fait mon travail, et je l’ai bien fait »
Agacée, Fabienne Liadze a fait une courte déclaration à la sortie de l’audience, elle qui s’enferme pourtant dans le mutisme le plus total depuis le début de l’affaire, et qui ne réserve habituellement ses déclarations qu’aux juges. « J’ai ce sentiment d’être le bouc émissaire d’une communication politique de la part de mon supérieur hiérarchique, Jérôme Lavrilleux, et du triumvirat à la tête de l’UMP lors de mon licenciement : François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé », a-t-elle dit. Ajoutant même : « Ma défense, ce n’est pas l’attaque. C’est de dire les choses telles que je les ai vécues. J’ai simplement fait mon travail, et je l’ai bien fait. »
Des propos que ne partage pas Me Pariente, l’avocat des Répulicains : « La toile de fond de ce dossier, du licenciement pour faute grave de Mme Liadze, c’est l’affaire Bygmalion […] La mise en examen vise exactement les mêmes faits que ceux qui ont justifié son licenciement. » « La réaction logique de l’UMP a été d’enclencher immédiatement des mesures disciplinaires et de mettre à pied à titre conservatoire tous les salariés qui avaient nécessairement apposé leur signature sur les bons permettant de payer les fausses factures. » Faux, selon Me Doumic. « Tout le monde n’a pas subi le même sort, a-t-elle raillé. Qu’en est-il de Jérôme Lavrilleux, qui a attendu d’être sûr d’être élu député européen avant d’aller sur le plateau de BFM TV, les larmes aux yeux, pour avouer la malversation ? »