L’on se souvient des propos de G. W. Bush et de son père, en faveur de la Turquie, et aussi des réticences manifestées par des hommes politiques français contre elle, et ce ne semble point être par quelque préjugé laïque ou son opposé, puisque l’Arabie Saoudite semble être devenue la banque de la France républicaine. Il faut chercher en Europe même la raison des divergences sur la Turquie admise comme partenaire militaire de l’OTAN, mais tenue en lisière par des forces qui, redoutant une extension germano-turque, reposant sur une alliance de fait et une collaboration traditionnelle, y compris militaire pendant le premier conflit mondial, et une neutralité bienveillante dans la seconde, ont joué contre elle deux cartes, la grecque et l’Islamisme.
L’on connaît le mot attribué à l’ancien président et personnalité remarquable qu’est M. Valéry Giscard d’Estaing sur la proposition de faire entrer la Grèce dans cette zone euro qui se fragilise par elle : on ne laisse pas Platon en deuxième division ! Cette métaphore footbalistique voulait présenter l’entrée de la Grèce comme une exigence idéaliste ou spirituelle, alors que l’expérience politique de ses différends et de sa guerre avec la Turquie sur Chypre, enseignait que, la Grèce présente, jamais la Turquie ne rentrerait en Europe.
La crainte de renforcer la puissance allemande voisine est évidente : le commerce, la technologie, la communauté de tempérament discipliné, un goût du travail visible dans Istanbul que nous visitâmes trois fois l’an dernier, où l’on voit de très jeunes gens travailler et quasi point de désœuvrement, comme il paraît dans nos grandes villes, font que les pays qui réussissent le moins ne supportent pas, pour reprendre une image de Romain Rolland, le biographe de Beethoven, et romancier aujourd’hui oublié, que le pays qui travaille le mieux ait un partenaire proche, sa continuité en Eurasie.
La présence du terrorisme sur son sol, et cela avec l’appui donné par les milieux opaques des Frères Musulmans, organisation toujours entre les mains des Anglo-américains qui en tirent les ficelles depuis sa fondation avant-guerre, et que le fameux Eisenhower réunit ses dirigeants, dont le père de Tarik Ramadan dans le bureau ovale de la maison blanche pour entendre ce que signifiait la « doctrine Eisenhower », soit l’impérialisme US monétaire et pétrolier, le service après-vente de l’aide américaine au monde musulman.
Ne perdons pas de vue que ce fut une des raisons du premier conflit mondial. La Grèce a été un obstacle politique à la Turquie, et de plus un poids considérable à l’Allemagne et aussi à l’Euro : la charger d’un nouveau poids se révélera mortel à sa candidature. La présence du terrorisme sur son sol, et cela avec l’appui donné par les milieux opaques des Frères Musulmans, organisation toujours entre les mains des Anglo-américains qui en tirent les ficelles depuis sa fondation avant-guerre, et que le fameux Eisenhower réunit ses dirigeants, dont le père de Tarik Ramadan dans le bureau ovale de la maison blanche pour entendre ce que signifiait la « doctrine Eisenhower », soit l’impérialisme US monétaire et pétrolier, le service après-vente de l’aide américaine au monde musulman. La recette dure. La moyenne bourgeoisie qui a élu M. Erdogan croyait à une nouvelle lueur ottomane, un idéal brisé par la maçonnerie internationale. M. Erdogan a inventé des complots pour cacher le sien : il emprisonne des militaires nationalistes qu’il présente comme des mécréants et instruit ou tolère, avec une plus grande liaison turco-sioniste les mercenaires à s’installer chez lui, vient de se voir confier des F-16 et de donner une plus grande assistance aux Américains sur sa base d’Icerlik : le terrorisme flambe chez lui, sa répression des kurdes s’amplifie, sous prétexte de lutter contre ceux mêmes qu’il a hébergés et maintiendra, au prix de purges internes, chez lui !
Cette situation, dira-t-on, renforce l’OTAN. Oui, en effet, mais oublie-t-on le but de cette organisation que nous avons déjà déclaré et qui n’est pas inconnu de ceux qui sont attentifs au fond des choses ? Lord Ismay, ancien officier de l’armée des Indes et secrétaire militaire de Churchill, puis premier secrétaire de l’OTAN l’a expliqué laconiquement, cyniquement même : tenir les Américains en Europe (disons maintenant l’Eurasie), les Russes dehors (pas de seconds États-Unis à l’Est) et les Allemands en bas ! A eux le travail, à nous les bénéfices : à défaut de les anéantir, car leur travail nous sert, contrôlons leur développement ! Que la Turquie s’éloigne de l’Europe et l’entité sioniste y entre. Cela, pour les connaisseurs de l’histoire moderne, s’est manifesté la première fois à la Paix de Versailles en 1919, et comme tout commence mais aussi doit se terminer par un rappel de Dieu, mentionnons que ce maudit Traité fut le premier acte international où le nom de Dieu ne fut pas invoqué. Un traité sans lequel nous n’aurions pas l’occasion d’entendre M. Erdogan, ni de voir se développer ce carnage oriental, et d’abord en Syrie-Palestine.