Le feu maçonnique de 1789
En 1932, monsieur Vallery-Radot rendit hommage à un ancien élève de l’École des Chartes qui fit beaucoup pour déniaiser les dupes de l’enseignement des lycées, fort différent en effet de celui d’aujourd’hui, car on y enseignait des faussetés, alors qu’aujourd’hui on n’y enseigne rien ! Il dédia en effet son livre, Le temps de la Colère, à Augustin Cochin, tombé le 8 juillet 1916, dans ces combats enragés qui devaient déboucher sur les étapes de la tyrannie universelle que nous entrevoyons ! Cochin avait montré dans ses études patientes sur les Sociétés de Pensée, que sont les think tanks d’aujourd’hui en Amérique et déversés sur le monde, que celles-ci avaient par des mots d’ordre guidé, désinformé et trompé l’opinion publique en faisant passer pour la volonté du peuple ses artifices de langage. Il étudia surtout l’action des Sociétés de pensée en Bretagne, d’où naquit ce Club Breton à Paris d’où le jacobinisme pris son élan.
Car comme dit l’auteur, dans notre laïcisme, Dieu, s’il est reconnu, règne mais ne gouverne pas, comme les rois maçonnisés
De même que la Maçonnerie anglaise avait dupé les Écossais en se présentant comme favorable à la dynastie catholique des Stuarts, celle de France avait séduit la petite noblesse bretonne qui en voulait à la France d’avoir méprisé les termes du traité d’union, mais ceci est une autre histoire, du reste toujours en suspens !
R. Vallery Radot cite ce morceau digne d’être relu aujourd’hui que le Neptune maçonnique soulève les flots dans lesquels il compte engloutir tout élément d’ordre et de naturel ! Car comme dit l’auteur, dans notre laïcisme, Dieu, s’il est reconnu, règne mais ne gouverne pas, comme les rois maçonnisés :
“Dès le 23 juillet 1789, Corbin de Pontbriand s’écriait à la Loge de la Parfaite Union : “Mes très chers frères, le triomphe de la liberté et du patriotisme est le triomphe le plus complet du véritable maçon. C’est de tous les temples et de ceux élevés à la véritable philosophie que sont parties les premières étincelles du feu sacré qui, s’étendant rapidement de l’Orient à l’Occident, du Midi au Septentrion de la France, a embrasé le coeur de tous les citoyens. La magique Révolution qui, sous nos yeux, s’opère en si peu de jours (souligné par nous), doit être célébrées par les disciples fidèles du véritable maître avec un saint enthousiasme dont les profanes ne peuvent partager les douceurs. Qu’il est beau, mes très chers frères, le jour où un roi citoyen vient annoncer qu’il veut commander à un peuple libre et former de son superbe empire une vaste loge dans laquelle tous les bons Français vont véritablement êtres frères !” (op. cit. éditeur Bernard Grasset, 1932, 298 pp. ch.V, p. 160).
Quid plus dicam, que dire de plus ? eût lancé l’orateur Cicéron !
Pierre Dortiguier