Le marché de la mort se porte donc à merveille, les milliards tombent et les bombes s’exportent comme des petits pains empoisonnés pour tuer et encore tuer. Sauf que, comme disait Coluche, pour rentabiliser tout ça, il faut que ces bombes explosent, ainsi, rien de mieux que la secte maçonnique pour enclencher une bonne dernière grande guerre, car vous vous doutez bien que ces armes ne sont pas vendues pour être stockées dans des hangars…
Avec les tensions russes et la guerre contre l’État islamique, les ventes d’armement sont à la hausse en 2015. Le salon de la défense et de la sécurité terrestre Eurosatory, qui se tient actuellement, est l’occasion de faire le point sur un secteur toujours en plein boom.
Évidence, on ne déambule pas dans les immenses halls et parkings du Parc des expositions en terrain conquis. Surtout pendant cette semaine de 25e anniversaire d’Eurosatory, salon de la défense et de la sécurité terrestre ! Celui-ci accueille plus de 1 500 exposants d’une soixantaine de pays qui consacrent leur ingéniosité à concevoir des équipements chargés d’infliger des pertes humaines et matérielles à un adversaire ou de s’en prémunir le plus efficacement possible. L’humanité possède un réel talent à l’autodestruction. Rien de neuf sous les nuages.
Tout ce que vos cerveaux machiavéliques ont un jour imaginé pour vous débarrasser de votre voisin bruyant est ici exposé, disséqué, valorisé et analysé par des spécialistes du monde entier. Au milieu de l’imposante foule, vous entendez toutes les langues, vous croisez des uniformes du monde entier. Comme cette délégation du Botswana qui s’intéresse de près à un fusil lance-grenades du sud-africain Rippel Effect. Car le salon est avant tout une affaire de professionnels. N’imaginez pas repartir de Villepinte avec un MMP (missile moyenne portée) de MBDA sous le bras ou au volant du nouveau Caesar 8×8 de Nexter, un canon de 155 mm ancré sur un imposant camion tchèque Tatra…
Eurosatory invite à un étrange voyage. Vous passez du stand de la légendaire marque russe Kalachnikov, qui présente son dernier fusil 18.5 mm KS.K, à Durabook, une firme de Taipei de tablettes et PC durcis, pouvant chuter d’1,20 m, résister au sable du désert et à des températures comprises entre – 40 º et + 80 ºC ! Ne haussez pas les épaules, les militaires français relèvent parfois des chaleurs folles de ce genre à l’intérieur des véhicules au nord du Mali.
Record historique pour la France
Vous enchaînez avec les missiles de Lockheed-Martin, la première entreprise militaire au monde, ou TEX, une PME bretonne qui commercialise des boulangeries mobiles capables de fournir, selon les modèles, de 25 000 à 200 000 pains pitas par jour ! On a goûté, c’est délicieux.
La France, par son histoire guerrière (oui, c’est mal) et un élan politique à la sortie exsangue de la Seconde Guerre mondiale, entretient une industrie de pointe dans le domaine de la défense. Avec un certain talent que la vague des privatisations et des fusions n’a pas chamboulé au détour du XXIe siècle. Grâce au record historique d’exportations en 2015 (16,9 milliards d’euros de contrats signés, le double de 2014), on estime que le secteur devrait embaucher 40 000 personnes d’ici à 2018 pour lui faire passer le cap des 200 000 emplois hautement qualifiés, soit plus de 4 % des emplois industriels en France. Il faut ajouter, en 2016, le colossal contrat des nouveaux sous-marins australiens qui rapportera 8 milliards d’euros au cherbourgeois DCNS. «L’intérêt de la France est d’avoir à la fois une armée bien équipée et une industrie forte », explique le délégué général à l’armement, Laurent Collet-Billon. « La double excellence française opérationnelle et technologique », poursuit Jean-Michel Palagos, le PDG de DCI (Défense conseil international) qui prolonge le savoir-faire français auprès des clients étrangers. Car le succès de l’industrie nationale repose sur un argument : « Combat proven. » Testé au combat par l’armée française, un des corps expéditionnaires les plus réputés du monde. «Engagés en opérations », assume sobrement à Eurosatory le stand […]
Olivier Berger