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Utilisée par les combattants du groupe État Islamique, le captagon est aussi source d’un business juteux pour les jihadistes. Son trafic permet de financer des armes et des opérations militaires.
Ni peur, ni douleur… Sous son influence, on ne ressent plus aucune émotion. Petite pilule blanche à base d’amphétamines et de caféine, le captagon est devenue le nerf de la guerre menée par le groupe État Islamique.
Prescrite à l’origine contre l’hyperactivité, la dépression et la narcolepsie, elle est depuis 1986 classée dans la liste des substances psychotropes par l’OMS. Sa production a explosé au début des années 2000 en Turquie et en Syrie, où elle a fait l’objet d’un trafic à destination des pays du Golfe, avant de faire aujourd’hui le bonheur des jihadistes de Daech.
Contrôler ses nerfs et booster les performances
Les effets stimulants du captagon sont largement plébiscités par Daech, par le Front Al-Nosra et les soldats de l’armée syrienne libre. « Ça donne la pêche, tu te mets à combattre sans te fatiguer. Tu marches droit devant toi. Tu ne connais plus la peur. Les combattants l’utilisent pour veiller, pour contrôler leurs nerfs et pour augmenter leurs performances sexuelles », explique un trafiquant dans un reportage réalisé par Arte.
Une arme redoutable pour échapper aux pressions. »On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d’entre eux rigolaient alors qu’on les bourrait de coups », raconte un officier de la brigade des stupéfiants de Homs à Reuters.
Un trafic juteux
Avec un prix fixé entre 5 et 10 dollars le paquet, le captagon est devenue une manne pour l’EI qui profite de son trafic pour financer armes et opérations militaires. « Un sac qui contient 200 000 pilules rapporte un demi-million de dollars » et ne coûte que quelques milliers de dollars à fabriquer, explique l’expert Radwan Mortada à Arte.
Principalement produite en Syrie, la drogue inonde le Moyen-Orient, ravageant les combattants, mais aussi les civils. Interrogé par Reuters, un psychiatre syrien révèle que sa consommation a explosé après la révolution à cause des »pressions économiques et psychologiques. »