C’est une véritable saignée, catastrophique, des cerveaux qui va laisser le peuple algérien sans médecins spécialistes et ce, sans la moindre réaction des autorités compétentes ! D’autant que la situation de ces médecins qui se retrouveront dans les hôpitaux hexagonaux sera des pires car ils se rendront compte très vite de l’état lamentable du système hospitalier français après des décennies de sabotage politique !
Une annonce pour le moins inquiétante : près de 4000 médecins spécialistes sont sur le point de quitter l’Algérie, selon la révélation faite, récemment, par le président du Conseil national de l’Ordre des médecins algériens, le Dr Mohamed Bekkat Berkani.
L’information est presque passée inaperçue, n’ayant pas suscité de réaction des pouvoirs publics et notamment du ministère de la Santé. Les candidats qui ont postulé pour le départ à l’étranger ont sollicité la délivrance des attestations d’exercice et les certificats de bonne conduite professionnelle, exigés dans le dossier de candidature par les hôpitaux étrangers et particulièrement français.
Par cette déclaration, le Dr Bekkat attire l’attention des plus hautes autorités du pays sur la saignée dans le secteur hospitalier et la fuite des compétences qui risquent de mettre à terre un secteur déjà moribond.
Depuis quelques années, le secteur de la Santé, à l’instar d’autres branches d’activité, subit une hémorragie de compétences et de spécialistes qui préfèrent partir sous d’autres cieux pour exercer leur métier dans des conditions acceptables.
Le cri lancé par le président de l’Ordre des médecins sera-t-il entendu par les pouvoirs publics pour remédier à la situation avant qu’il ne soit trop tard ? Il faut dire que ce n’est pas la première fois que la sonnette d’alarme est tirée par les professionnels du secteur pour alerter sur le départ en masse des médecins, et, notamment, les spécialistes vers l’étranger, laissant les structures hospitalière en crise.
Il est important de rappeler que sur 40 000 médecins étrangers qui exercent en France, on dénombre, officiellement, plus de 10 000 praticiens algériens, soit 25% du total des médecins étrangers .
Par ailleurs, le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers a, selon des statistiques diffusées en novembre dernier, relevé que les Algériens représentent 41,81%, soit 2572 candidats parmi l’ensemble des candidats recensés pour l’année 2016 et qui ont passé des examens pour l’exercice de la profession dans les établissements hospitaliers français.
Il faut souligner, enfin, que le décret de novembre 2017, publié dans le Journal officiel français a favorisé cette ruée vers les hôpitaux français en accordant la possibilité aux médecins étrangers d’obtenir une autorisation temporaire qui leur permettrait d’exercer pendant une durée de deux ans renouvelable.
Cette autorisation est accordée aux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes étrangers qui souhaitent travailler dans les établissements de santé sur tout le territoire français.
Noureddine. O. – Algérie Monde Info