Comme il m’a cité en même temps que mon éditeur Salim Laïbi, l’écrivain Blanrue et un autre auteur, comme des gens de foi musulmane et cela, à son sentiment naïf, ligoté par des étiquette politiques, par je ne sais quel ressort subtil d’antisémitisme, terme flou et qui n’a aucun sens autre qu’une déformation intéressée du terme langue ou racine sémitique forgé par le linguiste poméranien Johann Christoph Adelung (1732-1806) en Allemagne savante et studieuse à la fin du XVIIIe siècle, tout comme celui d’indo-européen qu’on dit aussi indo-germanique, je réponds à ses lecteurs. Le propos est tiré d’une polémique très gauche, aux accents jacobins, avec le chirurgien et neurologue Philippe Ploncard d’Assac, homme sévère il est vrai et combien sérieux, mais affable avec la jeunesse, auquel l’auteur Ryssen fait des reproches que l’on a peine à comprendre, car ils ressemblent à des querelles d’enfants dans une cour de récréation. Il m’a dit ceci, lance le plus petit, et le grand prouve qu’il n’en est rien. Est-ce de la jalousie d’auteur ou au contraire quelque chose de malheureusement plus sérieux ? Le premier cas prête à rire, amuserait même tant les propos sont à peine intelligibles, mais une stratégie y est développée que combat justement le célèbre docteur auquel il est reproché d’avoir une mère d’Égypte. L’âge du chirurgien est aussi, par une impudence, ou un effet de lourdeur, eût dit le médecin Céline, mis en avant, comme si cela lui ôtait tout crédit. La grossièreté de certains propos et images étonne aussi ! Nous sommes bien profondément plongés dans le Kali Yuga, l’âge sombre !
Le docteur Salim Laïbi appartient à la génération qui peut citer le vers du Britannicus de Racine : Il n’est point de secret que le temps ne révèle. Quel est le secret moteur qui anime, en effet, pareille impétuosité contre un homme digne, critique, en effet, et à bon droit, de la tendance des nationalistes de faire reporter toute responsabilité du « mal français » sur l’immigration et en premier l’Islam, et non pas sur leur légèreté célèbre en Europe. Cela repose sur une faute de logique, et d’abord qu’il existe un Islam authentique en France, en confondant un groupe avec une religion. Autant dire que la politique de l’Arabie anglaise est islamiste ou qu’un pèlerinage surveillé par des techniciens sionistes est musulman ! Mais, par ailleurs, notre nationaliste polémiste et ploncardicide, qui reproche à ce digne patriote de ne pas rejoindre la phalange zemmourienne et favoriser ainsi une guerre intestine qui est dans les cartons, use d’un argument d’une bassesse démontrant le vide complet de piété, au sens antique, grec et romain du terme et dont le vrai Christianisme et le vrai Islamisme (mot dont usait Voltaire et que l’on confond avec un terrorisme d’origine en rien islamique) héritèrent : il voit enfin, comme annoncé plus haut, la patte du diable dans la mère du grand neurologue qui est égyptienne. Que n’attaque-t-il mon ami Livernette ? C’est d’un grotesque et d’une bassesse insondable, un signe de décadence, et le second sophisme ou faute de raisonnement est de croire que l’Islam fut étranger à l’Europe, au sens ethnique. A-t-il entendu parler de l’Albanie, de la Macédoine, de la Croatie turque, comme on l’appelait, dont les habitants sont aussi européens que lui, moi et le docteur, à en juger esthétiquement. La grande mosquée de Zagreb avec nomination d’un mufti en 1917 devint, sous Ante Pavelic mort en serrant dans ses doigts le crucifix que lui avait offert Pie XII, une des perles de Zagreb ! Les Croates musulmans étaient le tiers du mouvement national croate, et leur mort par les communistes a donné lieu au plus grand monument funéraire musulman, je dis bien le plus grand monument européen musulman à Bleiburg, en Carinthie, que j’ai visité. Ils furent, ces Bosniaques ou Croates du Sud pendant le premier conflit mondial, célébrés comme « les troupes les plus fidèles du Kaiser ».
L’auteur participe-t-il à une opération de pré-guerre civile ? Sans le vouloir bien sûr, et cette « très grande ignorance » est néanmoins le vice le plus profond de l’homme selon le divin Platon.
Nombreux, depuis la conquête de l’Algérie, furent des ingénieurs ou gens instruits parmi nos compatriotes, qui découvrirent le Koran, avec un temps de retard, comme souvent sur nos voisins allemands, tel un Goethe qui s’avouait tel. Mon maître en Sorbonne ancienne et membre de l’Institut, feu René Poirier qui avait enseigné à Alger admirait la hauteur de la mystique et de la morale musulmane, Et Salim a publié ses opinions et celle d’autres gens européens, dont Voltaire, qui déchirèrent ces mêmes voiles zemmouriens qui cachent la vérité, cette dernière n’étant pas, à parler philosophie, la connaissance de Dieu ou de l’Absolu, mais la crainte de Dieu, ou pour le redire avec le grand maître Kant, fort précis en cette matière, « un concept de la raison pratique ».
C’est cette crainte qui fait des gens comme Ploncard ou notre cher ami éditeur, c’est l’arrogance qui irrite contre eux leurs ennemis et ceux qui marchent au quart de tour ! « Toutes les fois qu’ils allumeront le feu de la guerre Dieu l’éteindra » ! (Sourate 5)