Est sorti dans le JDD du jour un article qui va encore une fois piétiner le secret de l’instruction – ce qui en soi est insupportable – mais qui rapporte le témoignage d’une personne qui se dit avoir été manipulée par Monsieur Tariq Ramadan car elle aurait eu avec lui une relation intime, précisant en outre qu’il lui aurait affirmé ne plus être marié. Cette femme, de nationalité suisse, affirme avoir alerté l’entourage du prédicateur et notamment son épouse Iman par lettre recommandée avec accusé de réception, lettre qui a été versée au dossier. Elle avait voulu, selon l’article, déposer plainte en 2010 mais aurait reçu des menaces que l’on peut lire également dans le JDD. Dans ces échanges, nous reconnaissons une grande proximité entre les messages envoyés à cette dame et ceux adressés à Madame Karima Binetna.
Une femme de nationalité suisse a été entendue comme témoin dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte contre Tariq Ramadan.
Dès 2010, l’hypothèse d’’une plainte visant Tariq Ramadan avait été évoquée.
De nouveaux nuages s’accumulent sur la tête de Tariq Ramadan. Selon nos informations, c’est de l’instruction ouverte en France à la suite d’une double mise en examen pour viol du théologien que sont venus les éléments les plus troublants. Il y a d’abord cette lettre, datée du 12 novembre 2009. Elle est adressée, en recommandé, à Iman, l’épouse de Ramadan, par une femme suisse qui se présente comme “une des maîtresses de Tariq ”. Celle-ci précise d’abord qu’”ayant reçu des menaces ”, elle ne peut révéler son identité.
« Tariq Ramadan fait trop de mal autour de lui », écrivait en 2009 son ancienne amante
Dans ce bref courrier qui figure au dossier, cette femme invoque son « devoir » de dire « la vérité que vous connaissez certainement » et avoue que « cela fait plusieurs années » qu’elle entretient « une relation intime » avec son mari. Avant d’ajouter « et je sais qu’il y a beaucoup d’autres femmes dans le même cas.» Selon son récit, Tariq Ramadan l’« a courtisée » en lui disant « qu’il n’y avait plus rien entre vous, que vous alliez vous séparer…» « Je regrette cette prise de contact », poursuit-elle, mais « tout ceci doit cesser, il fait trop de mal autour de lui ». Cette femme, de nationalité suisse, a été entendue comme témoin dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte contre le théologien.
Si l’on en croit les messages (mail, SMS, échanges via BlackBerry Messenger) qui ont suivi cette lettre courant 2010, la question d’une plainte visant Tariq Ramadan est déjà clairement évoquée. Le 21 octobre 2010, ce dernier répond à son auteure : « … Au tribunal, ils te poseront une seule question. Vous a-t-il maltraitée ? Et là tu seras confondue sans soutien ni moyen de défense…» Ou encore le 6 novembre : « Tu parles encore une fois de moi, tu continues à médire et salir sur le Net ou dans tes milieux et c’est la foudre juridique qui s’abat sur toi. Dernier avertissement. Disparais et tais-toi.» […]
Europe1 / Le JDD