Prsonne parmi les membres du gouvernement n’ira à son chevet, pas de déclaration nationale, ni de plan spécial pour combattre la violence inouïe et le harcèlement qui menacent dans nos écoles des enfants si fragiles ! Pourtant la mort est semblable à celle causée par le terrorisme ! Sauf que les coupables ne sont pas les mêmes et qu’il est donc préférable de fermer les yeux et ne pas trop en parler …
Menacée, insultée au collège et sur Facebook, l’adolescente s’est pendue. Sa mère, Nora Fraisse, publie ce mercredi un livre sur ce drame.
A l’occasion de la sortie en librairie ce mercredi 28 janvier 2015 du livre de Nora Fraisse, « Marion, 13 ans pour toujours » (Editions Calmann-Lévy), nous republions l’article consacré à cette affaire, initialement publié le 14 novembre 2013 dans « l’Obs ».
Ce mercredi matin, Marion voulait rester au lit. Après le petit déjeuner, elle est remontée dans sa chambre. La veille, déjà, elle se disait » fatiguée » afin d’échapper aux dernières heures de cours. Au retour de son travail, sa mère l’avait trouvée « pâlotte » sans s’inquiéter davantage. Les petits maux, de ventre, de tête, de coeur… éclosent bien souvent à l’adolescence. Nora Fraisse a simplement suggéré à sa fille de ne pas rester dans le noir, puis elle a déposé le téléphone de la maison près de l’oreiller, pour pouvoir la joindre. Elle partait juste déjeuner, avec ses deux autres enfants, 9 ans et 18 mois, chez une amie du village, Vaugrigneuse dans l’Esssone. Dans une heure ou deux, elle serait de retour. Sans doute, tout irait mieux. Mère et fille pourraient faire un peu de shopping ensemble. Marion, toujours douce et souriante, avait acquiescé. Une heure plus tard, elle ne répondait plus au téléphone.
Silence encore quand Nora Fraisse, soudain prise de panique, est rentrée précipitamment chez elle vers 13h30, laissant la voiture en marche avec ses petits à l’intérieur. Elle hurlait. « Marion, Marion ! » La porte de sa chambre était bloquée. Nora Fraisse l’a poussée violemment et découvert son enfant pendue par un foulard au porte-manteau. Une fois détaché, le corps frêle est tombé. La mère, en ligne avec les médecins du Samu, a tenté de ranimer sa fille. En vain. Marion, 13 ans, est morte, le 13 février 2013.
« Ma vie a basculé. Et personne ne l’a compris. »
Le lendemain, en première page, « le Parisien » relate le drame. Le quotidien régional évoque l’existence d’une lettre laissée par Marion. Les parents, pétrifiés, appellent alors le journal qui refuse de leur en dire plus. Mais les gendarmes leur remettent rapidement deux enveloppes saisies sur le bureau de Marion. La première est adressée à son établissement scolaire, Jean-Monnet à Briis-sous-Forges. L’élève de 4e C y a inscrit son numéro de collégienne, 320, avant de détailler ses souffrances, les humiliations, les insultes parfois subies en plein cours, et désigne ses bourreaux. « Ma vie a basculé, conclut-elle. Et personne ne l’a compris. » Sur une seconde enveloppe, elle a écrit : « Mes meilleurs souvenirs avec vous », mais celle-ci est vide. […]
- Source :
http://tempsreel.nouvelobs.com/
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