Quand on a des agents assermentés et officiels qui se mettent à mentir de la sorte, en créant toute une histoire bidon d’outrage, on peut se dire que la fin est proche car on ne distingue plus les voyous des gentils !
Rochefort : une vidéo enregistrée à la maison d’arrêt interpelle le tribunal
Le tribunal judiciaire de La Rochelle s’est étonné du comportement des agents de l’ERIS et du directeur de la maison d’arrêt de Rochefort pendant une fouille des cellules.
Lors d’une l’audience au Tribunal judiciaire de La Rochelle, le 9 septembre dernier, les images captées par la caméra portée sur l’équipement d’un agent de l’équipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS) lors de leur mission à la maison d’arrêt de Rochefort ont permis de relaxer un prévenu, Kévin.
Kévin est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. C’est donc par visioconférence qu’il a répondu aux questions de la présidente du tribunal, Cécile Brunet-Ludet, suite à une plainte déposée le 6 avril 2019, par Frédéric Debaisieux, directeur de la maison d’arrêt de Rochefort.Fouille des cellules
À cette époque, Kévin est en prison à Rochefort. Le 2 avril 2019, l’ERIS intervient à la maison d’arrêt pour sécuriser une fouille sectorielle des cellules. Les détenus sont rassemblés dans une salle d’activités le temps que soient inspectées leurs cellules.
Rien n’est trouvé dans celle de Kévin. Mais celui-ci, selon le directeur de la maison d’arrêt et du 1er surveillant aurait outragé les agents de l’ERIS, casqués, masqués et armés.
Fils de pute, vous faites les malins cachés derrière vos cagoules ».
Le trentenaire au casier judiciaire comportant 21 mentions à toujours démenti avoir tenu ces propos. Et c’est encore le cas à l’audience.Quartier disciplinaire
L’avocat de Kévin, Me Audrey Noailly, demande que le tribunal visionne la vidéo captée par l’ERIS. La défense regrette également que celle enregistrée par la maison d’arrêt ne comporte pas de son.
Durant plusieurs minutes les images de l’interpellation de Kevin défilent jusqu’à son placement au quartier disciplinaire.
On y voit Frédéric Debaisieux qui est présent en arrière-plan alors que les agents de l’ERIS mettent le détenu au sol avant de le déshabiller à genou pour une fouille au corps dans une cellule à l’isolement.
Je t’ai prévenu. On le descend au trou. Tu te tais et ça ira bien. Arrêtes de provoquer ».
Ce qui ne laisse par le tribunal de marbre. « On peut s’étonner du tutoiement du début jusqu’à la fin. Cette vidéo pourrait intéresser le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). On aperçoit le directeur de la maison d’arrêt ».
Et s’adressant au prévenu. « On ne vous entend pas les injurier ». Suite à ce retour en cellule musclé, Kévin après 24 heures de garde à vue a écopé de 14 jours de mitard.Certains éléments manquent au dossier
Le ministère public s’en rapporte à la sagesse du tribunal. « La vidéo confirme que les mots reprochés au prévenu n’ont pas été prononcés ».
La défense plaide la relaxe pour son client et s’étonne de certains éléments manquant au dossier. « Les autres détenus témoins de la scène n’ont pas été entendus alors que la défense l’avait demandé. Les agents de l’ERIS n’ont également pas été auditionnés ».
Le tribunal a finalement relaxé Kévin.