Cette dame qui a été condamnée par la cour de justice de la république ose encore donner son avis sur des questions économiques alors qu’elle a été reconnue coupable d’avoir donné 404 millions d’euros à Bernard Tapie et au mieux de s’être fait avoir et donc d’avoir manqué d’intelligence et de perspicacité dans un dossier de près d’un demi milliard d’euros. Dans tous les cas elle devrait dégager le plancher le plus vite possible. Dans une société civilisée où la justice est juste et efficace, elle serait déjà en prison. Il n’y a qu’en France, dans le monde occidental moderne en général, que des voyous se pavanent de la sorte, tout en dirigeant de grandes institutions voire des gouvernements, après avoir été reconnus coupables dans des scandales aussi importants et retentissants.
La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a accordé un entretien exceptionnel au Parisien-Aujourd’hui en France. Donald trump, le Brexit, la campagne présidentielle, l’affaire Tapie…
Elle a répondu à toutes nos questions.
Elle a décrispé une institution tétanisée par le scandale Dominique Strauss-Kahn et dépoussiéré une vision orthodoxe de l’économie. Nommée directrice du Fonds monétaire international (FMI) en 2011, Christine Lagarde a été réélue pour un deuxième mandat l’été dernier. L’aboutissement d’une carrière menée tambour battant. Anglophone, avocate d’affaires au sein du prestigieux cabinet américain Baker & McKenzie, dont elle a gravi un à un tous les échelons, elle a ensuite été ministre de l’Economie sous Nicolas Sarkozy.
Christine Lagarde est aujourd’hui l’une des femmes les plus puissantes de la planète, qui parle d’égal à égal avec les chefs d’Etat. Trump, le Brexit, l’élection française, mais aussi l’affaire Tapie… Elle a accordé au « Parisien » – « Aujourd’hui en France » un entretien exclusif à Washington DC, siège du FMI.Suivez-vous la campagne présidentielle ?
Christine Lagarde.
Oui, mais je n’ai pas le droit de m’exprimer sur ce sujet. Ce que je peux dire en revanche, c’est que les élections françaises joueront un rôle déterminant, quelle qu’en soit l’issue. Parce qu’on aboutit soit à un renforcement possible du rôle franco-allemand, soit à une hypothèse lourde de conséquences non seulement pour la France, mais pour toute l’Union européenne… Cette hypothèse est celle d’une sortie de l’euro qu’envisagent certains candidats. Elle ouvrirait, à court terme, une période de très grave incertitude, de grand déséquilibre et d’appauvrissement de la France.
Dans votre propre camp, certains aimeraient que vous soyez la femme providentielle… Etes-vous plus utile à Washington?
Oui ! Sans aucun doute. Je pense que ça correspond mieux au logiciel que j’ai développé au cours de ma vie professionnelle.
À la fin de votre mandat, rêvez-vous d’une carrière politique en France, peut-être aux plus hautes fonctions ?
J’ai encore quatre ans à faire. Je n’ai jamais fait de plans sur la comète, donc on verra, mais j’en doute profondément. Mon expérience en France a été extraordinaire mais douloureuse. La politique est un monde trop violent.
Vous avez été condamnée par la Cour de justice de la République en décembre mais dispensée de peine. Regrettez-vous votre décision de n’avoir pas fait appel de l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie* qui a touché, en 2008, 404 M€ pour solder son litige avec le Crédit lyonnais ?
Je ne regarde pas en arrière. Je ne veux être ni dans le regret ni dans la déception, pourtant certains m’ont profondément déçue, notamment durant le procès. J’ai peut-être été trompée dans toute cette affaire. Je le saurai un jour, j’espère. Mais je ne regrette absolument pas la décision que j’avais prise à l’époque. Je pense qu’elle était totalement légitime. Ce dont je veux me souvenir aujourd’hui et maintenant, c’est du choix unanime de 189 États membres du FMI, dans l’heure qui a suivi la décision annoncée par la Cour de justice de la République, de me renouveler sans équivoque et sans réserve leur totale confiance.
* Mardi, le parquet a demandé le renvoi de […]
Matthieu Pelloli – Le Parisien