Quelle explication peut-on donner au fait que cette entité terroriste érigée en un état qui brave le monde, puisse imprimer et publier une revue aussi luxueuse ? La réponse est pratiquement dans la question.
Plus de quatre jours après les attentats de Paris, Daesh a sorti le numéro 12 de “Dabiq”, son sinistre magazine de propagande en anglais. A la une : le carnage parisien, mais aussi le crash dans le Sinaï.
Daesh a fièrement sorti le 12e numéro de son magazine, “Dabiq”. Une parution en anglais peu connue du grand public, mais un outil de propagande important dans le recrutement de nouveaux djihadistes à travers le monde. Très observé par les services de renseignement, le magazine est diffusé sur Internet dans les réseaux islamistes et consultable en PDF. Cette semaine, le sinistre document de 65 pages mêle à ses psalmodications, à ses prières et aux hagiographies de ses héros plusieurs images des attentats de Paris.
La couverture reprend l’une des images qui se sont succédé depuis vendredi soir et la tuerie qui s’est déroulée à Paris et au Stade de France, faisant 129 morts. Le sujet est pourtant peu développé à l’intérieur du magazine. Dans un “avant-propos”, sorte d’éditorial développant les délires de l’organisation terroriste, on trouve mention en quelques lignes des frappes que mène la France, “aveuglée par l’orgueil”, contre l’EI qui se prétend califat. L’Etat islamique affirme dans les pages de son journal que nous n’aurions pas “saisi que se moquer du Messager ne resterait pas impuni”.
Et de vanter ses “braves chevaliers”, les “huit hommes armés de fusils d’assaut et de ceintures d’explosifs” qui ont mis “Paris à genoux” et laissé ses habitants “choqués et impressionnés”. La conclusion : “La vengeance s’est imposée à ceux qui se sentaient en sécurité dans les cockpits de leurs jets”. Dabiq fait aussi référence à la Russie, elle aussi impliquée dans des frappes contre les terroristes en Syrie et visée par l’EI via l’attentat contre un avion de ligne russe dans le Sinaï égyptien le 31 octobre (224 morts).
Après avoir revendiqué l’attaque de l’appareil il y a quelques jours, Daesh explique dans son magazine comment a été dissimulée la bombe qui a fait sauter l’appareil : en utilisant une simple canette selon l’organisation. L’image de ce prétendu “IED” (pour “Improvised Explosive Device” ou “engin explosif improvisé”) est même reproduite dans les pages du magazine. Le FSB, service de renseignement russe, avait indiqué il y a peu que le crash de l’Airbus de la compagnie Metrojet était bien un attentat, évoquant “un engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à 1 kg de TNT”.
Benoit Deshayes, Linternaute.com