Le Nouvel Ordre Mondial a besoin de gigantesques structures de l’amusement planétaire corrompues, c’est essentiel à l’hypnose des masses. Ainsi, pour remplacer le parrain de la mafia FIFA Sepp Blatter, on a pris le bras droit de Platini ; on prend les mêmes et on recommence ! Rappelons pour l’anecdote que la FIFA est une « association », mieux encore, « à but non lucratif », avec un chiffre d’affaires annuel de 4,5 milliards d’euros !!! On peut également ajouter qu’il n’y a que des Européens pour présider cette mafia, les autres ethnies du monde n’ont jamais accès au poste de commandement suprême.
Au terme d’une campagne parfaitement conduite, l’Italo-Suisse remporte l’élection. Ce polyglotte valaisan succède à un autre polyglotte valaisan
Gianni Infantino a un jour quitté Brigue avec pour seule ambition dans la vie de «vivre de sa passion du football». Puisqu’il avait de son propre aveu «deux pieds gauches», il est devenu président de la FIFA. A 45 ans seulement et au terme d’une campagne éclair de quatre mois, la performance est exceptionnelle. «Durant cette campagne, j’ai fait un voyage extraordinaire et rencontré beaucoup de gens extraordinaires qui méritent que la FIFA retrouve sa respectabilité», déclara le nouvel élu, sincèrement ému et sans doute même un peu pris de vertige. Du début à la fin, Gianni Infantino n’aura cessé de surprendre son monde. Il y a exactement quatre mois, au dernier jour de dépôt des candidatures, il avait surgi pour remplacer au pied levé Michel Platini.
Le Français, qui se voyait alors encore un avenir à la FIFA, l’avait mal pris, mais l’ancien bras droit avait senti tourner le vent de l’histoire. Le grand vizir avait l’opportunité unique de devenir calife à la place du calife. Le secrétaire général de l’UEFA se présenta d’abord comme une solution de rechange, un «plan B» prêt à s’effacer si le patron revenait dans la course, mais très vite il apparut que ses chances étaient bien supérieures à celles de Platini.Elles étaient au moins égales à celles du Cheikh Salman du Bahreïn au matin du vendredi 26 février lorsque le congrès extraordinaire de la FIFA s’ouvrit à Zurich. Les deux favoris étaient donnés au coude à coude, ce que confirma le premier tour de scrutin: 88 voix pour Infantino, 85 pour Salman, 27 pour le prince Ali, 7 pour Jérôme Champagne. Il fallait donc revoter, avec cette fois une majorité simple à atteindre: 104 voix. Deux heures plus tard, la question était réglée. Salman ne grattait que trois voix (88) tandis qu’Infantino siphonnait le reste du réservoir. Avec 115 voix, onze de plus que nécessaire, sa victoire prenait même des allures de triomphe. Le nouveau patron recevait presque immédiatement l’hommage – pour ne pas dire l’allégeance – du football mondial. «Il a été brillant», soulignait le Français Noël Le Graët. «Il a réussi à apparaître comme le candidat de tout le monde et pas seulement de l’Europe», estimait le Belge Michael d’Hooghe. «Je l’ai vu travailler dans ma commission des réformes avec beaucoup de coeur et d’implication», expliquait Me François Carrard. Autre qualité, jamais évoquée, le soutien des gens qui comptent à la FIFA. Comme celui du membre du comité exécutif Vitaly Mutko, également ministre des sports de Russie. Gianni Infantino reçut d’ailleurs assez vite dans la soirée un message de félicitations signé Vladimir Poutine.
Mais revenons à l’élection. Que s’est-il donc passé entre les deux tours? C’est, comme on pouvait s’y attendre, l’Afrique qui a fait pencher la balance. «Dans son discours de présentation, sa manière de parler était calibrée pour toucher les délégués africains», constatait un fin connaisseur de l’Afrique et de la FIFA. La Confédération africaine (CAF) avait pourtant appelé à voter pour le Cheikh Salman. «Le seul qui peut dire à l’Afrique pour qui elle doit voter, c’est Sepp Blatter», prophétisait un Saoudien à la pause déjeuner. Sepp Blatter…
Officiellement devant sa télé avec son amie et sa fille. Mais l’on se souvient que le Haut-Valaisan s’était promis d’influer une dernière fois sur sa chère FIFA. Il l’a fait sans doute en poussant pour désigner celui qui lui ressemble le plus. De Viège à Brigue, il n’y a que dix kilomètres. De Blatter à Infantino, il n’y a pas beaucoup plus. Mêmes origines modestes dans le Haut-Valais, même parcours de self-made-man, même carrière dans la périphérie du sport (Omega pour l’un, le CIES de Neuchâtel pour l’autre) puis dans ses arcanes (marketing de la FIFA pour Sepp, le service juridique de l’UEFA pour Gianni), même sens du contact et du réseau, même statut de secrétaire général dans l’ombre du N°1. Et finalement le même destin: se retrouver au sommet en remportant la première élection à laquelle ils participent. Le cadeau de Blatter a toutefois un prix: Gianni Infantino n’est élu que pour trois ans (2016-2019) puisque le cycle électoral avait début en mai 2015 en même temps qu’un énorme scandale.
Laurent Favre