Sorti des égouts de l’enfer de l’illettrisme, un maniaque de la vidéo a récemment défié quiconque de donner une explication du soixante-douzième verset de la sourate de la Table servie, une explication autre que celle qui est, selon lui, la seule explication possible, à savoir celle qui affirme que ce verset condamne totalement la liberté de conscience, la liberté de penser, ce verset ne pouvant ainsi signifier rien d’autre, il ferait donc du Coran un message tyrannique abject, à jeter au feu définitivement.
Que dit donc ce verset au sens le plus profond : « Quiconque donne des associés à Dieu s’interdira lui-même l’accès à Dieu ». Surtout en islam, que peut-on entendre d’autres par « Dieu » que l’Un, tel que Platon ou Plotin en ont parlé. Chez ces philosophes grecs, l’un est source de clarté, l’Un est l’immuable ultime, le bien ultime, le souverain bien. Et tout ce qui n’est pas l’Un est déjà multiple. Le multiple est quant à lui source de confusion, de chaos. « Donner des associés » à l’Un c’est déjà plonger dans le multiple. Chez les hindouistes l’Un est Brahman, le multiple est Māyā. Chez Platon, comme chez les hindouistes, quiconque s’éloigne de l’Un plonge tout logiquement dans le multiple, la confusion, le chaos. Ce verset de la cinquième sourate ne fait donc que rappeler la sagesse éternelle, la sophia perennis telle qu’elle s’est déployée en Grèce ou en Inde et ne fait que rappeler que l’homme est libre d’aller vers l’Un ou d’aller vers le multiple, et que s’il décide librement d’aller vers le multiple, il ira librement vers la confusion et le chaos et s’interdira lui-même librement son accès vers l’Un. Ce verset établit donc la totale liberté de l’homme et les conséquences logiques de cette liberté, conséquences dont est responsable l’homme libre, rien que l’homme libre. Ce seul verset rend l’islam compatible avec la république, contrairement à ce qu’affirment les illettrés obstinés qui infestent les médias et qui malheureusement subjuguent les pauvres foules. Tout comme un homme libre qui joue librement avec le feu et qui se brûle est responsable de sa brûlure et ne peut accuser le feu d’interdire la liberté, un homme libre ne peut déplorer les conséquences logiques et naturelles de sa liberté sauf s’il est complètement aveugle, ou complètement de mauvaise foi, ou complètement dingue, ou complètement stupide.
Voilà donc ma réponse à cette déjection des égouts de l’enfer de l’illettrisme qui affirmait il y a peu, par ailleurs, que l’embryogenèse décrite dans le Coran avait été écrite par un islamiste qui, après avoir éventré une femme enceinte, avait observé l’intérieur du ventre de celle-ci puis mis par écrit ses observations. Le plus désolant est de voir ce déchet rhétorique purulent adulé par une foule d’admirateurs français émerveillés. Je croyais très naïvement que les Français n’étaient pas illettrés. Quel triste destin pour cette nation française qui fut si brillante.