Excellente initiative que cette plainte déposée contre le criminel de guerre MBS qui fait semblant de normaliser ses rapports avec l’Occident en essayant de se faire passer pour un grand humaniste mais pendant ce temps il fait la guerre au Yémen en massacrant les civils. Mais attention, il ne faut pas le dire à voix haute car c’est bien la France de Manuel Valls qui lui a vendu pour 10 milliards d’euros d’armements !
En visite officielle en France, Mohammed Ben Salmane est visé depuis lundi 9 avril par une procédure pour complicité de torture pour des exactions au Yémen.
Mohammed Ben Salmane Al Saoud, alias MBS, devrait garder un souvenir amer de sa première visite officielle en France. Le prince héritier du trône d’Arabie Saoudite est visé par une plainte avec constitution de partie civile pour « complicité de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », déposée ce lundi matin 9 avril auprès du pôle des crimes contre l’humanité, délits et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris. Cette procédure a été engagée par deux avocats parisiens, Joseph Breham et Hakim Chergui, au nom de Mohamed Husein Taha, le représentant d’une association yéménite de défense des droits de l’homme, le Legal center for rights and development. Toile de fond de cette démarche peu diplomatique : la guerre qui ravage le Yémen depuis trois ans et la responsabilité de MBS dans les exactions dont les populations civiles sont les victimes.
« Tempête décisive »
En mars 2015, Mohammed Ben Salmane, nommé deux mois plus tôt ministre de la Défense du Royaume, lance ses troupes contre son voisin du Sud, aux prises avec une rébellion emmenée par les rebelles houthis, d’obédience chiite. L’opération saoudienne « Tempête décisive » est appuyée par une coalition constituée d’une dizaine de pays arabes et sunnites, dont l’Égypte et tous les membres du Conseil de coopération du Golfe, sauf Oman.
Selon les Nations Unies, le conflit a déjà fait plus de 10 000 morts, des civils pour moitié. Maître d’oeuvre des opérations, les Saoudiens auraient accumulé les violations du droit international, selon plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG) telles Amnesty International, Médecins Sans Frontières (MSF) et Human Rights Watch. Avec d’autres, ces ONG viennent de demander au président Macron d’user de son influence auprès de son visiteur pour que cessent les combats et les atteintes aux droits de l’homme au Yémen. La plainte déposée à Paris cite quelques-unes de ces bavures : la destruction d’un entrepôt de fournitures humanitaires appartenant à Oxfam le 18 avril 2015 ; les frappes aériennes contre un mariage entraînant la mort de 131 civils le 28 septembre 2015 ; le raid, un mois plus tard, sur un hôpital de MSF dont les coordonnées GPS avaient été transmises à la coalition ; le bombardement d’une salle communautaire de Sanaa, le 8 octobre 2016, faisant plus de 800 morts, etc.
La justice française est compétente
Selon les avocats du plaignant yéménite, ces attaques bafouent la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée à New-York en décembre 1984. Comme les disparitions forcées et la détention au secret, dont les Émirats Arabes Unis, alliés privilégiés de l’Arabie Saoudite, se seraient rendu coupables. Autres entorses au droit international humanitaire répertoriées : l’utilisation par la coalition d’armes à sous-munitions, le blocus naval et aérien imposé au Yémen et la privation d’accès aux biens de première nécessité et à l’aide humanitaire dont souffre 80% de la population d’après l’ONU.
À la fois ministre de la Défense du régime saoudien et commandant en chef de la coalition, MBS se serait à ce double titre rendu coupable de complicité de crimes de torture. Or, « la Convention [de New-York] donne compétence aux juridictions françaises indépendamment de la nationalité de la personne poursuivie, de sa qualité d’auteur ou de complice, sur le seul fondement de sa présence sur le territoire national », pointe la plainte qui évoque un précédent : la condamnation par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, en septembre 2010, du Tunisien Khaled Ben Saïd pour « avoir donné des instructions en vue de commettre des actes de torture ». La plaignante, une Tunisienne, avait subi des sévices dans un commissariat de son pays. L’un de ses tortionnaires, Ben Saïd, était ensuite devenu vice-consul en France où sa victime avait alors engagé une […]
L’Express