« Le déclin du monothéisme est dû à la propagation du mysticisme juif (la kabbale) qui s’est développé aux XIIe et XIIIe siècles et qui, à la fin du XVIe siècle, avait remporté une victoire presque complète dans presque tous les centres du judaïsme », écrivait l’intellectuel juif, Israël Shahak, dans son texte Histoire juive, religion juive : le poids de trois millénaires. L’israélien Gershom Scholem allait même jusqu’à considérer, selon les kabbalistes Mopsik et Smilevitch, que « la kabbale juive est une émergence d’origine étrangère apparue au sein du judaïsme ». Il n’en reste pas moins que la kabbale juive se proclame toujours monothéisme le plus profond, tout en posant comme réalité primordiale : « l’Aïn », le néant absolu. Mais poser le néant absolu comme réalité primordiale est la plus radicale négation de Dieu.
Bien-sûr les kabbalistes vous disent que « l’Aïn » ce n’est pas le néant mais l’Être non-manifesté… pourtant « Aïn » veut bien dire « sans », en hébreu, c’est-à-dire sans joie, sans vie, sans amour, sans unité, sans être… c’est-à-dire le ce-sur-quoi-on-ne-peut-rien-dire… le RIEN… mais Dieu n’est pas rien. Dire que Dieu est le Rien absolu primordial c’est nier intégralement Dieu. Les kabbalistes vont ensuite dirent que tout va naître de ce Rien par un ex-nihilo absolu, et que ce Rien absolu va engendrer la lumière, l’unité, la vie… et que tout vient du Rien et tout retourne au Rien, c’est-à-dire que tout est éphémère, périssable, sauf le Rien qui est éternel, en cela qu’il est en dehors du temps, ou plus précisément, qu’il est la négation du temps. Finalement « l’Aïn » c’est la négation absolue, le gouffre de la négation absolue. Mais puisqu’elle est absolue, la négation absolue se nie encore elle-même et se réfute donc elle-même. Tout comme l’affirmation « tout est relatif » se réfute elle-même, car elle-même est relative puisque tout est relatif. Du coup, la négation absolue ne peut produire que des simulacres, fausses promesses, mensonges, arnaques, escroqueries, entourloupes, tromperies, duperies, subterfuges, artifices, magies… Magie qui produit des effets bien réels et matériels aux dépens des crédules qui se sont laissés embobiner. D’ailleurs, dans la kabbale juive, le triangle magique (Sephiroth Netzah – Hod – Yesod ) précède le monde matériel (Sephira Malkuth). Le niveau maximal de cette magie a été atteint avec le coronacircus de la plandémie du Covid-19. Le royaume du matériel appartient au plus malin, au plus magicien, d’ailleurs « Malkuth » veut dire « royaume », en hébreu.
Pour Gershom Sholem, la kabbale juive s’origine dans une source étrangère au judaïsme : la gnose. Simon le magicien, père du gnosticisme, était pourtant un juif de Samarie, qui tenta d’acheter à l’apôtre Pierre la grâce du Saint-Esprit. « Mais Pierre lui répondit : que ton argent périsse, et toi avec lui, puisque tu t’es imaginé qu’on pouvait se procurer le don de Dieu avec de l’argent ! » (Actes 8, 20). Contemporain de Jésus, Simon le magicien par ses tours de magie émerveilla les foules jusqu’à Rome. Comme ultime contre-façon, il essaya de contre-faire l’ascension du Christ, sur un chariot de feu, mais s’écrasa au sol et mourut. Les sectes gnostiques après la chute de Jérusalem subvertirent non seulement le message du Christ, en faisant du Christ le révélateur de l’esprit du Serpent (Serpent biblique) mais ils subvertirent aussi le message monothéiste de Moïse. Les gnostiques caïnites et ophites QUI étaient radicalement anti-judaïques, anti-monothéistes, faisaient du Serpent le sauveur des hommes et du dieu monothéiste le démiurge, le mauvais dieu emprisonnant tyranniquement l’âme des hommes dans les corps, dans le monde matériel, créé par lui, interdisant aux hommes la connaissance salutaire du Serpent (le fameux arbre défendu, au début de la Torah), qui leur permettrait de connaître leur véritable nature spirituelle. Pour la gnose, comme pour la kabbale juive, la connaissance du Serpent n’est pas considérée comme défendue. Contredisant la Torah, les kabbalistes nous disent que Dieu ne condamna pas la connaissance du Serpent, il condamna seulement le Serpent pour avoir enseigné cette connaissance trop tôt à Adam, qui n’était pas prêt. Pour les kabbalistes, cette connaissance est salutaire et nous ramène à l’unité divine ! D’ailleurs, ils nomment ce chemin salutaire : le sentier du Serpent ! Dans la kabbale, la figure du démiurge apparaît avec la Sephira Geburah, qui est la rigueur du jugement divin qui résiste à la miséricorde (Sephira Hessed), ce qui entraîne la déstabilisation de l’arbre des Sephiroth et la brisure des Sephiroth. Geburah est ainsi l’origine du mal. Les kabbalistes mettent donc sur le dos du démiurge créateur (le dieu des monothéistes) l’apparition du mal, la cause de la séparation d’avec l’unité, d’avec la lumière suprême (Sephira Kether), lumière brisée que seule la connaissance du Serpent peut nous permettre de restaurer, de réparer, c’est le « tikkun olam », réparation du monde.
Cette doctrine du Serpent remonte en réalité à la religion sumérienne où Enki le dieu-serpent, le dieu-magicien, est le bienfaiteur des hommes, le dieu rusé, qui protège les hommes de la cruauté tyrannique d’Enlil (le démiurge créateur). Enki est fils de Nammu, la déesse serpent du gouffre primordial (l’équivalent de « l’Aïn » de la kabbale juive). Pour les sumériens comme pour les kabbalistes, tout vient du gouffre du néant et tout y retourne. L’unité ne peut être qu’éphémère. Il n’y a pas d’unité divine primordiale, comme en islam. Il y a en revanche un couple primordial, qui enfante d’autres couples primordiaux. Chez les sumériens : Nammu et Apsu, qui enfantent Anu (Ciel) et Ki (Terre) ; Nammu et Anu qui enfantent le dieu bienfaiteur Enki et Ninhursag ; Anu et Ki qui enfantent le démiurge tyrannique Enlil. Enki et Ninhursag qui enfantent la vie sur Terre. On retrouve le couple primordial Enki/Ninhursag dans la gnose comme dans la kabbale. Dans la gnose : le Serpent et Barbelo. Dans la kabbale : Binah et Hokhmah. Dans la gnose, comme dans la kabbale, comme à Sumer, il n’y a donc pas d’unité primordiale mais un inconnaissable (gnose), un gouffre indiscernable porteur de conflictualité, de contraction (Kabbale), un gouffre où règne le chaos (Sumer). C’est bien cette vision du néant primordial qui nous sépare radicalement de l’unité fondamentale, condamnée à ne rester que spéculative, idéal inatteignable. Platon tenta d’éclairer cette séparation en tentant, vainement, de trouver un lien entre monde idéal et monde sensible. Mais en réalité, il n’y a pas de séparation. Il y a seulement une vision trouble et confuse de l’unité, vision trouble qu’on appelle : perception du monde sensible. Il suffit donc d’éclaircir cette vision trouble jusqu’à l’unité du cœur, pour revenir à l’unité claire. Seule l’unité du cœur accomplie nous fait connaitre l’unité divine, l’unité de l’infini. Moïse reprochait aux israélites de ne pas pratiquer la circoncision du cœur… C’est en effet par l’ouverture du cœur que l’on retrouve l’unité vivante, l’arbre de vie… c’était le message du Christ… chez les hindouistes, le chakra du cœur est le centre de l’arbre des chakras (les chakras supérieurs depuis le chakra du cœur, c’est l’arbre de vie, le royaume des cieux ; les chakras inférieurs depuis le chakra du cœur, c’est l’arbre du Serpent, l’enchaînement aux renaissances successives). Il est tout à fait significatif que dans la kabbale juive, il n’y a pas de Sephira du cœur dans l’arbre des Sephiroth, sur le pilier de l’harmonie. En revanche Tiphereth, la Sephira du plexus solaire, du nombril, de l’égo, est au centre de cet arbre des Sephiroth, qui fait donc de l’épanouissement de l’égo, du nombril, le principe directeur du salut ! Porte ouverte à toutes les perversions du narcissisme… Cette kabbale juive est bien l’idéologie dominante aujourd’hui ! L’épanouissement de l’égo mène à l’égarement pour la majorité, mais pour les plus malins, les initiés, cela mène à la couronne (Kether) du royaume matériel (Malkuth), le prince de ce monde étant comme chacun sait… : Satan. Le salut de l’âme, comme chez les hindouistes, ne consiste évidemment pas à libérer l’égo mais à se libérer de l’égo.
Dieu ne nous a jamais interdit la connaissance, la connaissance de l’unité, la seule véritable connaissance, cette prétendue « connaissance défendue » est une mystification gnostique. Ce que Dieu nous a défendu c’est l’arbre trompeur du Serpent qui nous éloigne de l’unité (l’arbre de vie), en nous plongeant dans le trouble et la confusion de la chair vulnérable, périssable, mortelle, et en enlisant notre âme dans la stratégie du corps, stratégie de défense. L’âme, ainsi enlisée dans son reflet sensible, adopte alors une stratégie mentale de défense jusqu’à en être asservie, cet asservissement défensif est appelé : l’égo, qui va finalement connaître ce qui est bon pour lui et ce qui est mal, l’arbre de la connaissance du bien et du mal… Mais l’âme est éternelle et n’a donc pas besoin de se défendre, se défendre va à l’encontre de sa vie éternelle (arbre de vie), et l’éloigne de l’unité. L’égo, qui ne peut s’affirmer qu’en luttant contre sa dissolution dans l’unité du tout, empêche donc radicalement l’âme de revenir à cette unité, et cette lutte va entrainer une quête de connaissances, connaissances défensives, connaissances représentatives, qui nous éloignera encore plus de l’unité. La représentation ne fait qu’éloigner le représenté du représenteur. Pour nous extirper de l’égo, de l’arbre du Serpent, il s’agit donc d’adopter l’inverse d’une stratégie mentale de défense : une stratégie mentale de conquête (tel était l’objet de mon livre Éloge de la conquête).
La stratégie mentale de défense vise à saisir le sens jusqu’à la sécurité maximale de l’égo, mais cette stratégie est vaine puisque l’égo est périssable, mortel, quoi qu’en disent les transhumanistes, dont les transes ne sont pas du tout humanistes. La stratégie mentale de conquête, quant à elle, vise à donner, à créer du sens jusqu’à libérer l’âme de son reflet sensible et retrouver son unité souveraine. La kabbale juive nous promet le retour à l’unité divine (Sephirah Kether), mais c’est encore la promesse du Serpent, car Kether n’est pas l’unité de la lumière divine, puisque cette lumière a une ombre, la Qlipah Thaumiel, représentant Satan et Moloch ! Kether est donc Lucifer qui a pour ombre : Satan. Cet arbre des Sephiroth est donc bien l’arbre séduisant du Serpent dont la face sombre, l’arbre des Qlipoth, est d’ailleurs appelée par les kabbalistes : l’arbre de mort. Le Tikkun Olam (idéologie du Grand reset) vise donc finalement à restaurer la lumière de Lucifer, à réhabiliter Satan. Mais Satan n’est pas réhabilitable, comme le laissa entendre le kabbaliste Bernard-Henri Lévy, dans l’émission télévisuel La part de l’ombre. Car réhabiliter c’est reconnaitre l’innocence, or Satan n’est pas innocent. Et sa postérité, la postérité du Serpent, non plus. Cette postérité du Serpent, postérité d’esprit plus que de sang, QUI veut la perte de l’humanité, remonte à Sumer, elle a fondamentalement influencé l’humanité. Le paradigme du chaos primordial se retrouve dans toutes les religions anciennes, égyptienne (le Noun), grecque (l’abime chez Hésiode), scandinave, hindoue… Mais cette postérité du Serpent a particulièrement influencé le judaïsme à travers la Maison d’Israël, attachée au Veau d’or et à Baal-Moloch (caste politico-sacerdotale des Lévites, le racisme d’Esdras, la seconde version terriblement cupide des Dix commandements sacralisée dans l’Arche d’alliance, le dieu jaloux d’Israël, l’Arche d’alliance recouverte d’or, le Sanctuaire constitué d’une tonne d’or et d’une tonne d’argent, sacrifices d’enfants à Baal-Moloch selon le prophète Jérémie (32-35), guerre épouvantable entre la maison d’Israël et la maison de Juda… ). Jésus, issu de la maison de Juda (attachée au monothéisme de Moïse), disait qu’il n’était venu que pour sauver les brebis égarées de la Maison d’Israël QUI réclama finalement sa crucifixion, et pour cause Israël n’est nul autre que Caïn, fils du Serpent, qui se rebella contre Dieu. Israël voulant dire « luttant contre Dieu ». Avec la kabbale juive, cette lutte contre Dieu a abouti à la négation absolue de tout chemin vers l’unité de l’âme, de toute voie vers le salut de l’homme.
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