Si en , l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution appelant à un moratoire sur les exécutions des peines capitales dans le monde — résolution renouvelée en 2014 –, il faut savoir qu’elle n’a aucune valeur contraignante, même si l’Algérie y a souscrit. C’est ce qui explique le souhait exprimé d’un recours à un référendum populaire, tant le peuple algérien, dans son immense majorité, appelle de ses vœux l’application de cette peine qui, quoi qu’en pensent les abolitionnistes, reste dissuasive. Il faut dire que l’on ne peut pas généraliser la façon d’aborder cette question à toute la planète. Chaque région, chaque peuple, chaque culture, ont leurs spécificités et le peuple doit rester souverain en la matière. Un crime aussi abominable que celui perpétré sur une jeune enfant, dans la région des Ouacifs en Algérie, en juillet dernier, doit interpeller les consciences et susciter une réaction énergique des pouvoirs publics pour mettre un terme à ce fléau des enlèvements et des atteintes à la personne humaine.
Le débat sur la réactivation de la peine de mort n’a jamais été autant soulevé en Algérie. Pour savoir si les autorités pourront accorder cette revendication citoyenne presque unanime, Ennahar TV interroge le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini.
“La peine de mort existe, elle existe de 1962 à ce jour. Cependant, c’est son application qui pose problème”, explique Ksentini, ajoutant que “l’Algérie a cessé d’exécuter les condamnés à mort depuis 1993”. “Aujourd’hui les données ont changé et l’Algérie pourra réactiver la peine de mort, ce sera très difficile vu que l’Algérie a signé une convention internationale, mais ce n’est pas impossible”, poursuit Ksentini. Pour ce faire, le président de la CNCPPDH estime qu’il est nécessaire de passer par un référendum pour demander le gel temporaire de la convention signée; cela permettrait à l’Algérie de “justifier” vis-à-vis de l’opinion internationale la réactivation de la peine de mort.
Le débat sur la peine de mort a, faut-il le rappeler, été déclenché par le meurtre de la petite Nihal à Ouacifs, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Ennahar