Un proverbe persan sur l’Angleterre
Il est simple, quand nous dit un journaliste de l’IRIB fort apprécié que quelque affaire est obscure, et qu’elle sent la magouille, le peuple dit : c’est la faute à l’Angleterre ! Et pour que cette parole passe en maxime, il faut bien que le bâton avec raison fasse frémir l’âne ! Sur internet est rappelé justement par cette même source d’information iranienne l’histoire honteuse d’un marché conclu entre l’Etat qui porte depuis le printemps ou Norouz 1935, le nom officiel d’Iran, et celle qui se veut la royauté la plus démocratique. Le souverain iranien et son gouvernement conclurent en 1967, dan le cadre de la guerre froide, contre une menace soviétique possible, un achat de 1500 chars et de centaines d’avions, pour un montant de 470 millions environ de dollars, ceci est approximatif. Jamais les Anglais ne livrèrent la marchandise pendant dix ans, puis prétextèrent les sanctions imposées à l’Iran après les assauts livrés en grande partie par les provocateurs gauchistes, il faut bien le reconnaître, à Téhéran contre l’Ambassade US. Tout ceci servait de prétexte à étrangler le pays comme celui-ci avait été, peu le savent, trois fois piétiné dans le siècle : d’abord pendant la première guerre mondiale, et selon une étude d’un universitaire aux Etats-Unis, de souche iranienne, l’armée anglo-indienne ravagea le pays, y causant une atroce famine. Le second massacre eut lieu, toujours sous le coup d’une alliance anglo-russe, fin août 1941, suivi de déportation de familles patriotes, aux Indes et en Afrique du Sud, et le dernier, est bien sûr la chute du gouvernement de Mossadegh, avec les injures de Churchill publiques et ignobles, à l’encontre de ce prince patriote, à la Chambre des Communes !
Dieu, disait Leibnitz, a fait le monde en calculant, et le Diable le défait de la même manière…
Mais le démon est tenace, et les vers célèbres de Vigny dans son recueil Les Destinées adressés à la froide Nature s’appliquerait bien au sentiment que suscite à l’âme iranienne cet impérialisme, qui n’a pas hésité à s’allier au tsarisme et au stalinisme, en les dotant de capitaux, pour éteindre toute liberté d’action qu’elle ne puisse contrôler :
Et dans mon coeur alors, je la hais et je vois,
Notre sang dans son onde et nos morts sous son herbe,
Nourrissant de leurs sucs la racine des bois.
Car en effet, l’Angleterre a livré les armes, mais aux adversaires de l’Iran, à l’Irak, non sans retirer des bénéfices de cette opération ! Pareille honte est sans égale, car la cruauté se partage l’humanité, mais la bassesse signe un type particulier, et cette opération commerciale n’était pas, dès le départ, sans arrière pensée. Dieu, disait Leibnitz, a fait le monde en calculant, et le Diable le défait de la même manière, sauf que son travail est inachevé et imparfait. C’est sur cette pensée pieuse que nous marcherons avec le lecteur bienveillant vers l’Aïd !