République à la noix : il faut tuer les jihadistes français capturés !

0
PARTAGES
2
VUES
combattant_kurde_du_YPG
Un combattant kurde du YPG (Unités de protection du peuple), à 50 km au nord de Raqqa, le 10 juillet 2015. Photo Delil Souleiman. AFP

Une réflexion nous vient d’emblée à l’esprit lorsque l’on écoute les différents intervenants politiques concernant la question du retour des 10 Français capturés en Syrie ou en Irak.On comprend en filigrane, en lisant entre les lignes, parfois même sur les lignes, qu’il faille tous les tuer afin qu’ils ne reviennent pas en France. Pourquoi pas ! Sauf que tuer un soldat sans l’avoir jugé, a fortiori un soldat prisonnier qui vient de perdre sa guerre, cela s’appelle un crime de guerre contraire à toutes les conventions signées par la France. D’un coup, les républicains droits-de-l’hommistes civilisés et moralisateurs se transforment en criminels de guerre barbares assoiffés de sang. D’autant que l’exécutif de l’époque ne se souciait guère des départs des jeunes Français en Syrie, sachant pertinemment qu’ils partaient combattre dans les rangs de l’opposition à Bachar al-Assad ! N’est-ce pas l’ex-ministre des affaires étrangères Laurent Fabius qui expliquait à Marrakech que Jabhat Al Nosra faisait du très bon travail sur le terrain !

Enfin, et c’est là où le bât blesse et que l’on remarque l’existence d’un problème grave dans le cerveau de nos dirigeants et de nos médias, pourquoi lorsqu’on met la main sur un pédophile qui a violé, voire tué des dizaines d’enfants, et ce, pendant une ou deux décennies, on ne l’exécute pas purement et simplement comme on souhaite le faire avec ces terroristes de Daech ! Pourtant, ces pédophiles sont responsables pour leur part de milliers de morts et de dizaines de milliers de viols et d’agressions sexuelles sur nos enfants ! Il y a déjà au minimum 1000 enfants par an qui disparaissent et dont on retrouve les images dans des sites pédopornographiques ! En résumé, ces détraqués sociopathes causent beaucoup plus de dégâts et de morts à la France que ces quelques terroristes.


Thomas Barnouin, un Albigeois de 36 ans, proche des frères Clain et d’Olivier Corel, le mentor de la communauté islamiste d’Artigat, a été arrêté mi-décembre par les forces kurdes, de même que six autres jihadistes français

C’est l’un des jihadistes français les plus «pistés» par les services de renseignement. Proche des frères Clain, les «voix» de la revendication des attentats du 13 novembre 2015, l’albigeois Thomas Barnouin, 36 ans, alias « Abou Ahmed », a été arrêté en Syrie le 17 décembre par les unités de protection du peuple kurde, la branche militaire du Parti de l’union démocratique syrien, dans la région d’Hassaké, près de la frontière irakienne. Six autres djihadistes français ont également été interpellés au même moment dont Romain Garnier – un ancien champion de natation de 33 ans originaire de Vesoul (Haute-Saône) – et Thomas Collange originaire de la région Midi-Pyrénées.
A l’inverse d’une flopée de jihadistes occidentaux, l’engagement de Thomas Barnouin en Syrie ne résulte pas d’une radicalisation «express» via Internet et les réseaux sociaux. Condamné à cinq ans de prison en 2009 à Paris dans une filière «irakienne»«c’est un gars déterminé, un meneur qui n’a jamais dévié d’un iota dans ses convictions», disent de lui les policiers toulousains qui le signalent pour la première fois dans leurs rapports de surveillance début 2002. Grand, costaud, portant barbe et djellaba, ce dernier ne passe alors pas inaperçu dans le petit groupe gravitant autour de Fabien Clain et Olivier Corel le «guide spirituel» de la communauté islamiste d’Artigat (Ariège). Fils d’enseignants, né le 23 juin 1981 à Albi (Tarn), «Barnouin était un converti qui se distinguait des autres par son calme et son envie d’apprendre et de maîtriser parfaitement l’arabe littéraire, la langue du Coran», se souvient l’un de ceux qui l’ont côtoyé à cette période.
« Aller combattre en Irak »
En 2003, recommandé par l’un des responsables d’une mosquée toulousaine, Thomas Barnouin s’envole pour l’Arabie Saoudite y suivre l’enseignement de l’université islamique de Médine. Tous frais payés (billets d’avion, bourse d’études), nourri, logé, il s’est inscrit au cursus (théologie, jurisprudence de l’islam, cours d’arabe) de cet institut financé par le royaume saoudien. Principal vecteur de diffusion du dogme wahhabite (retour à l’islam des origines tel qu’il était pratiqué par les compagnons du prophète, ndlr), l’université de Médine attire des milliers d’étudiants venant de tous les continents, motivés par la qualité de l’enseignement et les conditions dans lesquelles il est dispensé. Thomas Barnouin, qui envisage de devenir imam, garde le contact avec ses parents et ses «frères» de la mouvance islamiste toulousaine. L’invasion le 20 mars 2003 de l’Irak par l’armée américaine, va le pousser dans une tout autre voie.
« En Arabie Saoudite j’ai rencontré des gens qui m’ont ouvert les yeux. Mon devoir de musulman était d’aller combattre en Irak », lâchera-t-il aux policiers français qui l’interrogent à son retour de Syrie le 13 février 2007. Interpellé dès son arrivée à Roissy, Thomas Barnouin est accompagné de Sabri Essid, un islamiste toulousain proche de Mohamed Merah. Après un bref séjour dans les geôles de la sécurité militaire à Damas, les deux hommes sont remis à la DST par les services de renseignement syriens. Ils ont été arrêtés trois mois plus tôt alors qu’ils s’apprêtaient à passer en Irak. Entré clandestinement en Syrie via la Jordanie, Thomas Barnouin a préalablement échappé in extremis à une rafle des services saoudiens. L’histoire s’achève en eau de boudin. Il en sort cependant endurci. Les quatre années suivantes qu’il passe en prison n’y changeront rien. Au contraire : comme ceux de la filière des Buttes Chaumont, la détention permet aux jihadistes toulousains de nouer des liens avec les « anciens » d’Afghanistan, d’Algérie et de Bosnie tout comme les délinquants de cités radicalisés en taule.
Formation à la clandestinité
Libéré en 2011, il s’installe à Albi avec femme et enfants. Les policiers qui le surveillent assistent à la reformation d’une nouvelle cellule d’une dizaine de membres composée d’anciens de la filière irakienne de 2007 et de nouveaux venus. Elle est codirigée par Imad Djebali, un jihadiste toulousain condamné en 2009 et Thomas Barnouin qui fait office de «référent religieux». Méfiant, le groupe loue un appartement à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne), qu’il équipe de caméras de surveillance. «Barnouin et Djebali étaient hyper paranos. Très difficiles à filer, ils fonctionnaient en vase clos et évitaient les mosquées», raconte à Libération un policier toulousain. Séance de paintball, footing, formation à la clandestinité : les renseignements recueillis par la sécurité intérieure déclenche le 19 août 2013 l’ouverture d’une enquête préliminaire par la section antiterroriste du parquet de Paris. Dans un premier temps, les membres du groupe Barnouin-Djebali envisagent de s’installer en Tunisie avec leurs familles, pour y créer une communauté islamiste sur le modèle de celle dirigée par Olivier Corel à Artigat (Ariège). Mais la répression à l’encontre des islamistes les plus radicaux du gouvernement tunisien, dirigé par le parti Ennahda, les en dissuade.
Vétéran
Retour aux fondamentaux. En se finançant notamment par des arnaques au crédit à la consommation, la structure à laquelle se greffent les frères Clain et Sabri Essid décide de rejoindre le jihad en Syrie. Sous l’œil des policiers qui ne les lâchent pas, les membres du groupe embarquent les uns après les autres vers la Turquie. Le 8 février 2014 Thomas Barnouin arrive à Istanbul avec son épouse et ses enfants après avoir brouillé les pistes sur son mode de transport. Il passe ensuite en Syrie, où il rejoint les rangs de l’Etat islamique. Il sera repéré à Tabqa, où les policiers le soupçonnent de faciliter le passage de nombreux jihadistes qui franchissent la frontière turco syrienne. Depuis, à l’inverse d’Essid et des frères Clain, présents eux aussi dans les rangs de l’EI, Thomas Barnouin n’avait plus fait parler de lui. Jusqu’à son arrestation le 17 décembre. Nul doute que les forces spéciales françaises et les agents de la DGSE présents sur place auront à cœur d’interroger ce vétéran du jihad avant son éventuel retour en France.
A terme, quel sera l’avenir de Thomas Barnouin et des autres jihadistes français ? Selon nos informations ils seraient détenus dans une « prison » du YPG, les unités de protection du peuple kurde. Les familles de jihadistes seraient pour leur part détenues dans des camps à proximité contrôlés par les YPG. «Leurs conditions sont extrêmement difficiles. Il fait très froid. Les femmes et les enfants sont soumises à des fouilles quotidiennes», raconte à Libération la mère d’une jeune mère de famille française «réfugiée» dans l’un de ces camps. « Les YPG respectent les règles du droit international réglementant les conflits armés » déclarait l’un de ses responsables au journal Le Monde, ajoutant « La France doit continuer son soutien militaire, mais surtout politique et diplomatique pour que l’expérience démocratique de la Fédération du nord de la Syrie soit protégée et équitablement représentée au pouvoir central dans une Syrie fédérale.»
Du côté du parquet « on ne veut absolument pas que les jihadistes français reviennent sur le sol national. On le sent dépassé par la situation actuelle », explique Zoé Royaux avocate au barreau de Paris. Pour l’État français, il n’est absolument pas question de rapatrier des nationaux arrêtés par l’une des parties sur le terrain en Syrie et en Irak. Cette position est la même pour les femmes. Il y a trois ans ces dernières bénéficiaient d’une relative clémence dans le sens où elles n’étaient pas forcément placées en détention au terme de leur garde à vue,  à leur retour de zone. Mais depuis que Daech les utilise dans des actes terroristes, notamment en Europe,  elles sont systématiquement mises en examen et leurs enfants sont placés. La seule possibilité nous dit-on est qu’elles se débrouillent pour passer en Turquie et […]


Jean-Manuel Escarnot – Libération 

En rapport : Articles

Article Suivant

SUIVEZ-NOUS

Contenu Premium

Pas de contenu disponible

CES 7 DERNIERS JOURS

Heureux de vous revoir!

Se connecter avec votre compte

Créer un Nouveau Compte!

Remplissez les champs pour vous enregister

Récupérer votre mot de passe

Merci d'entrer votre nom d'utilisateur ou votre email pour réinitialiser votre mot de passe

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article?
Débloquages restant : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler votre abonnement?