Netanyahou for President !
La loi essentielle de ce que les Grecs nommaient dialectique, comme on parle d’une diagonale reliant des points opposés, est le passage d’un lieu à un autre sous le couvert d’une même puissance qui les inclut et apparaît ou est supportée, voire élevée par elles. C’est le cas du premier ministre israélien, véritable synthèse dominant la thèse masculine Trump et l’antithèse féminine ou presque, Clinton, et que l’on devrait déjà proclamer le grand gagnant des élections américaines, quel que soit le masque des rivaux : il y a, nous dit-on, une course à la présidence, les lièvres s’élancent, mais la tortue sioniste les attend au podium, arrivée car elle est partie bien avant eux ! Le petit David ne craint pas les Goliath de deux mètres et quelques de haut, car, à suivre la mythologie biblique, sa fronde peut frapper au front, siège de la pensée, – toute cette imagerie biblique est allégorique, en quoi seulement elle a de la vérité, sinon elle reste une fiction creuse, un conte à la mère l’oie, eût dit Voltaire – et faire s’effondrer toute force apparente : le milliardaire et la non moins fortunée épouse d’un Président libertin – mais vicieux avec un type bien déterminé de filles – ne succombent pas à l’illusion de la concurrence électorale ou à la fable de la démocratie, “gouvernement du peuple par le peuple” – car les jeux sont faits, le peuple a voté : la question est de savoir de quel peuple il s’agit, où il se trouve !
Loin de nous de verser dans l’érudition d’un Heidegger en Allemagne souabe qui savait dire, comme ses dénommés Carnets noirs en témoignent, que telle force mondiale serait bien définie par l’arrachement ou séparation des étants de l’Etre, pour expliquer ce miracle capable de figurer dans l’Évangile de quelque Antéchrist. C’est que les USA sont depuis longtemps entrés, déjà avec Wilson et surtout avec Roosevelt, tous deux démocrates, dans cet hiver prolongé dont parle le philosophe allemand aujourd’hui honni, dans son étude sur la nature de la technique, où le tronc ne nourrit plus les branches devenues cassantes, qui caractérise notre ère moderne. En fait il y a deux arbres, pour filer la métaphore de l’image biblique, l’un de vie, qu’il ne faut pas toucher par des greffes hasardeuses, comme s’y livrent nos jardiniers politiques expérimentateurs brûleurs de forêts et imaginant des espèces artificielles, qui arrachent pour l’instant les pousses du Proche-Orient, déboisent l’Europe à tous les sens du terme pour en faire un désert culturel. L’autre d’apparence plus intellectuelle, celui de la connaissance du bien et du mal, à savoir médiatique, de l’information. Quoique décide l’Adam électeur, ou une Eve scotchée à son écran télévisé, ils sont sûr d’œuvrer à leur expulsion du paradis terrestre que les imposteurs placent dans un futur indéterminé, comme des grands magasins faisant espérer la chute des prix ! Les candidats sortiront du bâtiment électoral, mais comme des magiciens ayant hypnotisé leur public, lui faisant attendre ou espérer un programme utopique qui est en fait déjà réalisé et va à l’encontre de tous les intérêts vitaux ou raciaux, économiques et culturels, des populations américaines, les précipitant dans le paupérisme, le race war ou guerre raciale et la dégénérescence sous toutes ses formes, physiques et morales ! Temps électoral, temps d’illusion !
Retournons aux vrais Grecs, comme l’enseignait Heidegger ! Et alors nous verrons, selon l’expression anglaise, un éléphant dans la pièce, plus gros que celui de l’affiche républicaine !
L’on a ainsi tort de vouloir distinguer entre l’éléphant républicain et l’ânesse démocrate, car ils ne sont depuis longtemps que de pâles affiches, sans réalité individuelle ou particularité, comme s’exprime le maître de la dialectique, Hegel qui n’aurait pas apprécié les candidats, et certainement méprisé le maître des lieux, le vrai roi d’Amérique et tsar secret, et non moins omnipotent de la Russie, ici il joue au cow boy en montrant comment il tire sur ceux qu’il qualifie désormais de terroristes islamiques, pour apitoyer les bonnes âmes, et là joue aux échecs !
Il faut voir et entendre, sur une vidéo américaine, le costaud Trump jouant les grossiers pour complaire au peuple, et faisant croire aux adversaires de l’impérialisme ruineux de sa propre économie, qu’il est isolationniste, vanter les mérites, comme nous l’avons signalé, de Netanyahou à la télévision sioniste. Et un seul mot anglais, devenu presque trivial dans des générations abusées, de “winner” ou gagneur, au parfum sarkozien, lui est accolé. Et oui, Trump vous l’annonce : qu’il triomphe, ou sa fausse antithèse, le vrai roi est là, le winner, Netanyaou !
On trouve un échantillon de cette idolâtrie états-unienne qui dort en rêvant qu’elle est acclamée au paradis d’avoir renversé la tyrannie supposée du roi Georges de Hanovre, et se réveille, aveugle au nouveau tyran bien supérieur au souverain germano-britannique : c’est que le premier était visible, comme l’uniforme rouge de ses soldats et mercenaires sioux et iroquois (faut-il le préciser !), et le second invisible, car il tient sa puissance de forces occultes voulant dépouiller le fils d’Adam. C’est, après un Chuck Norris, chez le père de l’actrice Angelina Jolie Voight, d’origine partiellement allemande, ce réalisateur hollywoodien, que vous trouvez apologie des adversaires des Palestiniens, une célébration de la prétendue seule démocratie au Proche Orient et, idée suicidaire, l’admiration de la surhumanité, de la guidance prétendue divine de ceux qui firent de leur histoire douteuse, au demeurant, justification de toutes les tueries systématiques, pour le dire en grec, des génocides. Retournons aux vrais Grecs, comme l’enseignait Heidegger ! Et alors nous verrons, selon l’expression anglaise, un éléphant dans la pièce, plus gros que celui de l’affiche républicaine !
Pierre Dortiguier