Le bourrage de crâne sur la Syrie !
L’intoxication du public français sur la Syrie qu’il s’agit de piétiner et sur le Hezbollah héroïque qu’on ambitionne d’effacer de la carte, pour faire de la Palestine un terrain vague empli de candidats à l’émigration, est intense, et s’il y avait une distribution des prix, la première place reviendrait bien au Figaro, autrefois organe des conservateurs, teinté de christianisme, et depuis une bonne décade directement branché sur un cerveau israélien, au point que l’on se demande si les abonnés ne versent pas directement sur un compte d’outre-mer. Toute indépendance politique est absente de ce quotidien mettant en exergue la phrase de Beaumarchais sur la nécessaire critique ; or en est exclue tout ce qui contrarie l’ambition israélienne, dont il faut savoir que jamais ses frontières n’ont été constitutionnellement établies. Tout ce qui contribue à sa sécurité est censé être juste et fait donc loi ! La fin de la Syrie indépendante est donc une nécessité appuyée sur une aide militaire considérable américaine ou assimilée, et, nous n’y prêteront jamais trop d’attention, sur une aide morale, nous l’avons déjà indiquée, de la Russie hypocrite et garante du sionisme.
Quand les terroristes frappent, l’on fait ainsi entrer sur scène les marionnettes démocrates de l’opposition armée ! Ce Guignol’band est un spectacle grotesque et écœurant joué par les parrains russo-américains du sionisme décideur de la fin de la Syrie une, grande et libre !
Qu’il y ait une sortie de l’armée de l’air syrienne, une ONG — service de subversion à visage humanitaire dont le Département d’Etat US tire les ficelles et nourrît de ses dollars — se lève pour agiter l’image d’un Guernica, comme l’avait fait en premier la presse anglaise pendant la guerre d’Espagne, en publiant que des enfants sont tués dans un hôpital. Mais que plus d’une centaine de syriens soient fauchés par un fanatique à Tartous, c’est – selon le mot odieux du Figaro – le régime qui est atteint, et non point le peuple.
Il est remarquable que cet état syrien que le Figaro nous apprend à vomir, est soutenu par une armée courageuse, mais qui s’oppose à un adversaire constamment ré-équipé, alimenté en hommes et femmes même, en drogués expérimentant des produits de nos laboratoires militaires, sans compter l’endoctrinement wahhabite de gens incultes, y compris nos produits scolaires ainsi exportés et au cerveau vidé par nos pédagogues.
On peut dire de ces recrues du fanatisme, comme le poète parisien :
“Je dis, que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?” (Baudelaire, Les Fleurs du Mal, tableaux parisiens)
Tout passe vite dans cette désinformation stratégique voulue par les maîtres du Figaro, et le lecteur d’effacer de sa conscience cet autre massacre concomitante de Bagdad de près de deux-cents personnes commis par la machine infernale. C’est que pour lui, il n’y a qu’un coupable, le Président syrien, et s’opposer à lui est, selon cette presse honteuse et dégradée, l’assurance d’une grâce accordée à tout criminel.